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À 96 ans, elle risque une expulsion rapide de sa maison de retraite


Aux Etats-Unis, même si le locataire approche des 100 ans, l’expulsion reste possible. C’est en tout cas ce que révèlent les mésaventures de l’occupante d’une résidence senior à Pacific Grove, une commune côtière du comté de Monterey, en Californie. La dénommée Jean Jacques (rappelons qu’en anglais Jean est un prénom féminin), âgée de 96 ans, occupant le même logement depuis 2002, a reçu mi-août un avis d’expulsion lui expliquant que le seul moyen d’éviter d’être mise à la rue serait de payer sous 3 jours une facture de 110 000 dollars (un peu moins de 100 000 euros). En France, les locataires de plus de 65 ans bénéficient d’une protection particulière tant pour une expulsion que pour un préavis (ce qui ne les empêche pas de pouvoir résilier le bail ou procéder à une expulsion dans des cas bien précis).

Pourtant, la nonagénaire avait signé un contrat de garde « à vie » lors de son emménagement, en versant un capital de 250 000 dollars à son arrivée, ainsi qu’un loyer mensuel de 5 000 dollars. L’ancienneté aidant, la vieille dame y a laissé toutes ses économies. Les choses ont mal tourné lorsque la structure créée par l’Église méthodiste de Californie et du Nevada pour gérer cette résidence a fait faillite. Les lieux ont alors été repris par une société privée qui a accepté de reprendre les locataires sur place aux anciennes conditions (clause de grand-père).

« Ils ont tout mon argent »

Le problème est que les nouveaux propriétaires estiment qu’ils ne sont pas obligés de la garder dans la même résidence. « Je ne partirai pas, « La nonagénaire, qui est toujours consciente, a déclaré à la chaîne de télévision américaine KSBW, ce que rapporte le New York Post. Ils devront m’enterrer parce que de toute façon je n’ai nulle part où aller. Ils ont tout mon argent. Ce qui est sûr, c’est que Jean Jacques peut compter sur du soutien et que son dossier est suivi par des avocats.

« Elle a investi toutes ses économies dans cet endroit, confirme Bob Sadler, président de l’association des résidents de la maison de retraite de Pacific Grove. « Je me fiche des conséquences juridiques de cette affaire. C’est tout simplement moralement impensable. » En fait, les autorités commencent à se pencher sur la question car la procédure d’expulsion semble illégale. Le document original ne prévoit qu’un délai ridicule de 3 jours (qui n’a pas été appliqué) et ne mentionne aucune façon de faire appel de la décision, sinon de payer 110 000 dollars. Jusqu’à présent, on n’a eu aucune nouvelle de la procédure d’expulsion ni de la réaction officielle du propriétaire.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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