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à 82 ans, le chanteur n’a pas perdu sa liberté de ton

à 82 ans, le chanteur n’a pas perdu sa liberté de ton

Ses six décennies de carrière s’y sont écoulées, l’ère des Black Socks, des hits à gogo, des concerts mais aussi des ornières – de foutues addictions, comme celle des jeux d’argent. «Je ne vais pas le cacher car il y a des témoins», sourit Eddy Mitchell. C’est en effet sa femme qui l’a éloigné des casinos. L’artiste confie également avoir pris une résolution : « J’arrête de fumer. » Il y a environ un mois, une pneumonie l’a frappé, l’obligeant à reporter la sortie de son disque. Depuis, il va mieux et se dit « meilleur ».

Johnny disparu

Même s’il a arrêté de se produire sur scène, il continue de se produire, pourvu qu’il fasse « En cabriolet Pontiac », comme il le chante dans la ballade country-rock qui ouvre « Amigos », disponible ce vendredi 29 novembre. Ses compagnons de voyage sont de choix. écrivains et compositeurs : Alain Souchon, Alain Chamfort, William Sheller, Sanseverino, Pascal Obispo. « Ce sont des gens que j’admire, que j’aime. Alors ça se fait naturellement, glisse-t-il. C’est toujours agréable d’être en studio avec des musiciens. »

Bien sûr, Johnny manque. « Jusqu’au dernier moment, je pensais qu’il s’en sortirait. Il ne pouvait pas mourir. C’était impossible », raconte Mitchell dans son livre, dévasté par la perte de son « frère » de cœur, suite à un cancer du poumon, en 2017. Autre « disparition cruelle » cinq ans plus tard : celle de Pierre Papadiamandis, son compositeur fétiche, derrière les classiques. dont « La Dernière Session ».

«Je l’appelle des boi-box. Des machines qui fabriquent des basses, qui fabriquent des guitares. C’est une horreur »

Cependant, la musique reste essentielle. « Cela représente que je suis encore en vie », résume l’artiste. Désormais, Eddy Mitchell écoute « surtout du jazz, des grands orchestres ». La nouvelle génération n’a guère son oreille, et l’utilisation accrue de machines électroniques et de logiciels dans la composition ne l’intéresse « absolument pas ». « J’aime le vrai beurre », compare-t-il, en référence à la « vraie musique », selon lui, créée au plus près de la réalité. «Je l’appelle des boi-box. Des machines qui fabriquent des basses, qui fabriquent des guitares. C’est une horreur. Nombreux sont ceux qui l’utilisent. Certains se disent musiciens même s’ils ne savent pas écrire trois notes », raconte « Monsieur Eddy ».

A contre-courant de la tendance

Autre cible, les plateformes d’écoute de musique en ligne. Il leur reproche un prisme quantitatif et une « dégradation totale » de la qualité sonore, les titres étant le plus souvent compressés. Le non-conformiste dessine encore : « Le streaming, c’est de la merde. Vous l’écoutez sur ça (un téléphone, NDLR), ce n’est pas possible. » Mieux vaut « écouter des CD au minimum et des vinyles autant que possible », préconise-t-il, à contre-courant de la tendance générale.

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