A 64 000 euros brut, le salaire médian des ingénieurs en hausse après un an de stagnation
Relève enfin ! Le salaire médian des ingénieurs n’avait pas évolué en 2022 par rapport à celui de 2021, ce qui signifiait une perte de leur pouvoir d’achat, sur fond de forte inflation. En 2023, il augmente de 6,7%, passant de 60 000 euros brut par an à 64 000 euros. Le salaire des ingénieurs industriels se situe légèrement au-dessus de la médiane, à 66 000 euros brut par an. Il est de 71 500 euros dans le secteur de l’électricité et du gaz, de 78 000 euros dans les télécommunications, les meilleurs salaires étant encore cette année perçus dans la banque et les assurances (95 000 euros).
Les ingénieurs expérimentés sont ceux qui ont le plus profité de cette augmentation. A la sortie de leur école, les diplômés de 2023 ont dû revoir à la baisse leurs ambitions, avec un salaire médian de 38 500 euros, contre 40 000 l’année précédente. L’industrie est le cinquième secteur le mieux payé pour les moins de 30 ans (43 000 euros), les banques et assurances proposant aux ingénieurs de cette tranche d’âge des salaires de 55 000 euros.
Inégalités de genre
Le salaire médian des femmes reste bien inférieur à celui des hommes. Seules les femmes ingénieurs des quatre secteurs les plus rentables (industries extractives, banque et assurance, raffinage et télécommunications) gagnent plus que le salaire médian de 64 000 euros. Mais toujours moins que les hommes, une constante que l’on retrouve dans tous les secteurs. Au total, le salaire médian des femmes s’élève à 52 200 euros contre 70 000 euros pour leurs homologues masculins. 18 000 euros de différence !
Principale explication : les inégalités de carrière persistent. Les femmes bénéficient moins souvent d’un statut de cadre, d’un CDI ou de responsabilités hiérarchiques, et sont moins fréquemment membres d’un organe de direction. Même lorsqu’elles ont un profil de carrière identique à celui des hommes, elles gagnent moins qu’eux : lorsqu’ils ont des responsabilités hiérarchiques, les hommes gagnent 89 700 euros brut annuel, les femmes 65 400 ; lorsqu’elles sont membres d’un Codex ou d’un Codir, 105 000 euros, les femmes 73 600 euros.
Si elles s’aggravent avec le temps, les écarts commencent dès la sortie de l’école : les ingénieurs de moins de 30 ans gagnent 43 000 euros s’ils sont des hommes, 40 400 euros s’ils sont des femmes. Même ces dernières années, avec tous les discours sur la nécessité de féminiser la profession, les pratiques salariales n’ont pas changé.
L’enquête montre que si la féminisation de la profession stagne autour d’un taux de 24%, ce sont les jeunes femmes qui assurent le renouvellement de la population ingénieure : 26% des femmes ingénieures ont moins de 30 ans, contre 14% des hommes. A l’inverse, 17 % des femmes ingénieures ont 50 ans et plus, contre 39 % des hommes.
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