Il y a une cinquantaine d’années, en 1967, deux bébés britanniques étaient échangés après leur naissance dans un hôpital. Les deux femmes, aujourd’hui âgées de 55 ans, s’en sont rendu compte après avoir effectué un test ADN. Les familles demandent réparation.
Nous ne sommes pas parmi les Groseilles et les Quesnoy, mais presque. Comme dans le film culte d’Étienne Chatiliez La vie est un long fleuve tranquilledeux bébés ont été échangés à la naissance dans un hôpital britannique en 1967. Ce n’est que récemment, alors que les deux femmes avaient 55 ans, qu’elles s’en sont rendu compte.
Un article du BBC raconte leur histoire. Claire et Jessica (les prénoms ont été délibérément modifiés par le journal britannique) sont nées à quelques heures d’intervalle dans le même hôpital. Il s’agit du premier cas documenté d’échange de bébés au Royaume-Uni, selon le National Health Service.
S’ils s’en sont rendu compte aujourd’hui, c’est parce que Tony, le frère de Jessica, a réalisé en 2021 un test ADN qui présentait des incohérences. « Lorsqu’il reçoit les résultats par email, il s’aperçoit immédiatement que quelque chose ne va pas : à la place de sa sœur Jessica, le prénom est celui d’une autre femme, une certaine Claire »lui dit BBC. Tony décide alors de contacter ce dernier dans l’espoir d’obtenir des réponses.
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« Je me sentais comme un imposteur »
Claire explique qu’elle a subi le même test ADN deux ans plus tôt et que les résultats présentaient également des incohérences. Quelques mois plus tard, en 2022, elle a reçu une notification lui indiquant qu’un frère ou une sœur avait rejoint son arbre généalogique.
C’était évidemment déconcertant pour les familles mais d’une certaine manière, « C’était parfaitement logique »écrit le BBCexpliquant qu’en grandissant, Claire n’a jamais eu le sentiment d’être à sa place. « Je me sentais comme un imposteur »dit la femme de 55 ans. « Il n’y avait aucune similitude, ni dans l’apparence ni dans les traits de caractère. Je me suis dit : « Oui, je suis adoptée ».
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« Il ne voulait pas l’inquiéter »
Joan, la mère de Jessica et Tony, dit qu’elle était « immédiatement anxieux » quand elle a appris qu’il y avait « quelque chose d’inattendu » dans les résultats ADN de Tony. « Il l’était aussi, mais il a essayé de ne pas le montrer »selon le BBC. Son mari est décédé il y a 10 ans et elle-même, âgée de 80 ans, vit seule. « Tony ne voulait pas l’inquiéter »poursuit le journal.
Joan se souvient du moment où elle a donné naissance à sa fille Jessica (Claire). « Après avoir tenu le bébé dans ses bras pendant quelques minutes, Joan laisse les infirmières l’emmener à la garderie. Le lendemain, ils lui ont ramené son enfant. Mais ce qu’elle ne sait pas à ce moment-là, c’est que ce n’est pas Jessica qui est dans ses bras, mais Claire, née la même nuit dans le même hôpital.trace les médias 7sur7.
L’hôpital reconnaît une « terrible erreur »
Après l’annonce de la nouvelle, une rencontre a eu lieu entre Claire et sa famille biologique. Cette dernière a notamment confié qu’elle avait l’impression d’avoir toujours connu sa mère biologique : « Je me suis dit : ‘Oh mon Dieu, j’ai les mêmes yeux !’ « J’aimerais passer le plus de temps possible avec eux, mais ce temps nous a été retiré. »elle regrette.
De son côté, Jessica a décidé de ne plus appeler sa mère « maman » depuis cette annonce. Pour celui-ci, ce ne sera pas le cas « aucune différence » que Jessica n’est pas sa fille biologique. « Elle reste ma fille et elle le sera toujours »dit-elle au BBC.
Contacté par Tony, l’hôpital britannique a reconnu sa responsabilité juridique, citant un « terrible erreur ». Les deux familles réclament une compensation financière mais le montant de l’indemnisation n’a pas encore été défini.