A 100 jours des Jeux Paralympiques, quels sont les athlètes attendus comme porte-drapeaux ?
Ils seront deux, un homme et une femme, à brandir l’étendard tricolore lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques, le 28 août, sur la place de la Concorde à Paris.
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Plus que 100 jours avant l’ouverture des Jeux Paralympiques d’été en France. Car le Comité d’organisation (Cojop) ne cesse de le rappeler : les Jeux ne s’arrêteront que le 11 août et la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques. Un peu plus de deux semaines plus tard, les meilleurs sportifs handicapés investiront la capitale, du 28 août au 8 septembre.
Comme leurs compatriotes valides, les membres de la délégation française défileront derrière deux porte-étendards, qui seront les véritables capitaines de route de l’équipe de France paralympique. Il faudra attendre le 12 juillet pour que leurs noms soient dévoilés suite à un vote des athlètes sélectionnés pour les Jeux paralympiques. Franceinfo : le sport dresse le portrait de ceux qui revendiquent ce rôle honorifique.
Arnaud Assoumani (38 ans, para-athlétisme)
Le premier d’entre eux est Arnaud Assoumani. Le sauteur en longueur de 38 ans, né sans avant-bras gauche, est depuis plusieurs années l’une des voix du parasport français. A l’heure où Paris 2024 cherche des visages pour incarner les Jeux Paralympiques, le quintuple médaillé, déjà présent à Athènes en 2004, possède le profil parfait. D’autant que sa popularité et son enthousiasme – qualités qui attirent les nombreux sponsors travaillant avec lui – fonctionnent par ricochets : apprécié des autres athlètes français, reconnu pour ses performances, il est certainement un candidat sérieux pour en être le porte-drapeau.
Nantenin Keïta (39 ans, para-athlétisme)
Lorsque la flamme olympique est arrivée à Marseille le 8 mai, elle a été la première relayeuse à succéder à Florent Manaudou. Autre personnalité forte de l’équipe de France para-athlétique, Nantenin Keïta possède, à 39 ans, une maturité et un palmarès dont peu peuvent se vanter. Il y a quelques jours, la quadruple médaillée aux Jeux confiait à Franceinfo : sport qu’elle avait adressé sa candidature à la Fédération française handisport.
« Ce n’est pas le côté du drapeau qui est le plus fort à mon avis », estime le malvoyant atteint d’albinisme. « Porter le drapeau, je trouve ça bien, mais c’est surtout impliquer toute une équipe et toute une nation. » avec nous sur les Jeux Paralympiques qui m’intéressent le plus. »
Marie Patouillet (35 ans, paracyclisme sur piste)
Celui qui a véritablement découvert le cyclisme en 2017 est devenu, en quelques années seulement, un champion inégalable. Décrochant le bronze à deux reprises à Tokyo pour ses premiers Jeux, Marie Patouillet est entrée depuis dans une autre dimension, avec sept médailles lors des trois derniers championnats du monde, dont deux titres au scratch et en omnium en mars dernier. Plus que ses résultats, c’est le discours inspirant de la pistardiste, très engagée contre la misogynie et la lesbophobie, qui pourrait marquer les esprits au moment du vote.
Mi-avril, lors des J-100 des Jeux olympiques, elle évoquait l’engouement autour des athlètes handicapés. « Avoir accès à autant de médias est une opportunité à saisir pour rendre visible le sport paralympique pour qu’après Paris, il y ait un plus grand engouement autour des disciplines. Cela pourrait être un tournant.
Alexis Hanquinquant (38 ans, paratriathlon)
C’est le meilleur au monde dans sa catégorie PTS4. Invaincu depuis 2017 (!) au niveau international, tout métal autre que l’or dans quelques mois à Paris serait perçu comme un échec par Alexis Hanquinquant. Aujourd’hui, le paratriathlète, régulièrement mis en avant par le Comité d’Organisation lorsqu’il s’agit d’évoquer les Jeux Paralympiques, a non seulement le CV mais aussi l’aura pour emmener le collectif France avec lui. L’homme de 38 ans, qui a perdu sa jambe droite dans un accident de chantier en 2010, illustre la résilience et la détermination d’un champion d’exception.
Les « outsiders » : David Smétanine, Elodie Lorandi, Perle Bouge… et les jeunes ?
D’autres athlètes présentent des profils pour le moins sérieux. En paranatation, l’expérience de David Smétanine, 49 ans et neuf médailles paralympiques au placard, ou d’Elodie Lorandi, qui est montée sept fois sur le podium aux Jeux, est tout sauf négligeable. Perle Bouge (qui s’est lancée dans un nouveau défi pour Paris 2024 en para-aviron en faisant équipe avec Benjamin Daviet en double de couple mixte) possède également du calme et de la stature puisqu’elle siège à la commission des athlètes des Jeux. .
Numéro un français du tennis fauteuil et arrivée au haut niveau grâce au programme de détection La Relève en 2019, Pauline Déroulède incarne l’espoir d’une percée dans le monde paralympique. On peut également citer le nom du pongiste Fabien Lamirault, seul double champion paralympique de Tokyo et qui est déjà assuré d’être dans la capitale cet été.
Qu’en est-il des plus jeunes qui ont la chance de briller ? « Je n’ai pas postulé pour être porte-drapeau car je ne me sens pas légitime »confie Ugo Didier, 22 ans, grand espoir de la paranatation. « On en reparlera peut-être dans quelques années, pourquoi pas en 2028 ! Une réflexion peut-être partagée par d’autres futures stars des Bleus comme Alexandre Léauté (23 ans, paracyclisme), Lucas Mazur (26 ans, para-badminton) ou encore Alex Portal (22 ans, para-natation).