A 10 euros, ce vin du Beaujolais révèle tout le potentiel de la région en termes de blanc

Le Beaujolais reste définitivement une terre de combat. La bataille de longue haleine pour prouver la noblesse de ses vins rouges, même semée d’embûches – le Beaujolais Nouveau en est un – semble bel et bien gagnée. Personne ne peut nier une production exceptionnelle de qualité et de diversité. Mais voici la région engagée dans une nouvelle opération de séduction, qui consistera pour les années à venir à semer la bonne parole pour faire naître une production de vin blanc qui reste, pour l’instant, confidentielle. Avec 3% du vignoble planté en Chardonnay, seul cépage autorisé en AOC, c’est même un euphémisme. « Mais nous voulons que cela progresse »indique Philippe Bardet, président de l’interprofession des vins du Beaujolais.

Nommé il y a un an, celui qui dirige également la maison Jean Loron s’est fixé pour objectif de tripler les volumes d’ici 2030. En 2023, près de 24 000 hl ont été produits, un chiffre qui a déjà doublé sur les quatre dernières années. De quoi commencer à changer les mentalités. Une célèbre enseigne de grande distribution n’a pas hésité à mettre un millésime du Beaujolais blanc en couverture de son prospectus vantant les mérites de sa dernière foire aux vins d’automne. Et même si la comparaison ne plaît pas au secteur, alors que la Bourgogne voisine n’a plus rien à vendre à des prix raisonnables, l’occasion peut paraître bonne de proposer des Chardonnays au style certes différent – chacun a son terroir -, mais qui répond à une demande pour un cépage toujours très apprécié des Français. L’Eldorado, pour les passionnés en quête d’un rapport qualité-prix plus raisonnable, se situe peut-être quelques pas plus au sud.

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« Il y a toujours eu du blanc dans la région»

Encore peu valorisés – même si cela ne saurait tarder, selon les œnophiles les plus avertis – ces vins regroupés sous les appellations génériques Beaujolais blanc ou Beaujolais-villages blanc méritent leur renouveau, d’autant plus que « c’est historique, il y a toujours eu des blancs dans la région »souligne Philippe Bardet. « Le sud du Beaujolais, avec ses fameuses pierres calcaires dorées, est particulièrement favorable au Chardonnay ». Il existe des vins aux profils gustatifs variés, du petit vin frais d’apéritif au millésime gourmand. Le domaine Chênepierre et sa cuvée La Fayarde réunissent pour ainsi dire le meilleur des deux mondes. Le vin séduit par ses arômes de noisettes grillées et d’amandes amères, et sa bouche ample, sur les fruits jaunes comme les mirabelles. Un très bel équilibre, qui séduira les amateurs de richesse et de richesse de la Bourgogne, mais aussi les buveurs exigeants de fraîcheur et d’acidité, toutes deux apportées par cette parcelle plantée à 250 mètres d’altitude sur des sols argileux. granitique.

Disponible pour 10 euros sur le site du domaine : christophe-lapierre.fr.