l’AC75 du challenge français décolle à Barcelone
« Une belle étape ! ». L’AC75 de l’équipe Orient Express vient de décoller pour la première fois à Barcelone, « l’aboutissement d’une année de travail » pour le challenge français qui espère briller cet été lors de la Coupe de l’America.
« Nous avons vécu une journée extraordinaire. Le bateau sait voler »s’est réjoui le barreur du challenge français Quentin Delapierre, de retour à terre après ses premiers déplacements aux commandes de sa Formule 1 des mers, capable de dépasser les 90 km/h.
« C’était un peu un moment de vérité, une belle étape pour toute l’équipe »» a ajouté la navigatrice de 31 ans, 8ème des derniers Jeux Olympiques de Tokyo en duo avec Manon Audinet sur un Nacra17.
Sous un soleil printanier du début du mois de début juin, le monocoque de 23 mètres de long, 5 mètres de large avec un mât culminant à 26 mètres a connu quelques petits soucis techniques à la sortie de la baie de Barcelone, retardant ses premiers bords.
Mais une fois la grand-voile hissée, l’AC75 du défi français a rapidement décollé grâce à ses deux foils, appendices qui permettent au voilier de s’élever au-dessus de l’eau.
Super première
A bord, huit membres d’équipage triés sur le volet, en grande partie cachés sous la toute nouvelle coque en carbone et aluminium du navire, construit sur un an au chantier naval de l’entreprise Multiplast à Vannes.
Dernier défi de la Coupe – après la Suisse, les Etats-Unis, l’Italie, la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande, championne en titre -, les Français naviguaient jusqu’à cette semaine à bord d’un AC40, un modèle réduit de l’AC75 qui sera utilisé lors des régates.
Plus petit budget de cette 37e édition, les Français ont acheté les plans de leur nouveau bateau au concurrent néo-zélandais, vainqueur en 2021 aux Bermudes, pour gagner du temps et de l’argent.
« Un choix judicieux. Nous avons pu nous concentrer sur le développement d’outils d’analyse et de navigation sur simulateur. Maintenant que nous avons navigué, nous pouvons passer aux modifications de la maison »explique Benjamin Muyl, architecte naval de l’Orient Express.
Absents lors de la navigation à bord de l’AC40, dont les systèmes sont alimentés par un générateur électrique, quatre cyclistes sont à bord de l’AC75. Ils pédalent comme des fous lors des régates pour fournir l’énergie nécessaire à l’activation des systèmes.
«Je suis super excité par cette journée et super épuisé aussi. Il y a un gros coup de pouce général (…) on a fait un virement en vol ! Tout le monde a le sourire »a raconté Olivier Herlédant, l’un des membres de cette « groupe de pouvoir »qui présente des athlètes d’aviron, de voile et de crossfit.
« Planètes alignées »
« Nous leur avons demandé d’être prêts pour le jour de notre départ et c’était aujourd’hui. Ils ont beaucoup donné dans l’ombre et peuvent désormais lâcher prise. »» déclare Stéphane Kandler, co-directeur du challenge français.
Avec le coach de l’équipe Bruno Dubois, ils sont les deux hommes derrière ce 14ème défi français. « Nous sommes à l’heure ! » Les planètes sont alignées depuis trois ans. Nous avons respecté le planning et nous avons désormais un bateau terminé »dit Kandler.
Le retard pris par les équipes lancées plus tôt dans la Coupe est largement rattrapé et les Français peuvent s’appuyer sur une toute nouvelle base opérationnelle de 5 000 mètres carrés, à quelques kilomètres du parcours, où sont employées 120 personnes. .
« Il ne nous reste plus qu’à apporter notre touche au bateau pour briller », il ajoute. Le challenge français entrera en compétition le 29 août à Barcelone, dans l’espoir de conquérir l’Aiguière d’Argent, le plus vieux trophée sportif de l’histoire.