la gauche s’accorde sur la répartition des circonscriptions
La construction du nouveau « Front populaire » se dessine : les partis de gauche sont parvenus à un accord très tard dans la nuit de mardi à mercredi pour se partager la quasi-totalité des 577 circonscriptions pour les élections législatives anticipées.
Ce sont, comme en 2022, les Insoumis qui présenteront le plus de candidats, mais le nombre de circonscriptions réservées aux socialistes augmente sensiblement par rapport à ce que l’accord électoral du Nupes avait prévu pour eux lors des dernières législatives.
La France insoumise comptera 229 candidats, le Parti socialiste 175, les Écologistes 92 et le Parti communiste français 50, ont indiqué les dirigeants socialistes Pierre Jouvet et Sébastien Vincini dans une lettre adressée aux adhérents mercredi matin.
Un peu plus tôt dans la journée, le député LFI Paul Vannier, en charge de cette branche des négociations pour la formation insoumise, avait indiqué à l’AFP qu’un accord avait été trouvé donnant des chiffres similaires : 230 circonscriptions pour LFI, 170 pour le PS, environ 90. pour les Écologistes et 50 pour le PCF.
L’accord n’inclut pas les Outre-mer et la Corse, comme en 2022 à l’époque des Nupes.
Le PS et Place Publique, le petit parti de Raphaël Glucksmann, qui avait formé une alliance pour les élections européennes, resteront pour répartir les circonscriptions entre eux. Lors de la législature précédente, Place publique ne comptait aucun député.
2022 ou 2024 ?
Un véritable débat sur le mode de calcul opposait les socialistes, arrivés dimanche premiers des listes de gauche aux européennes, et les Insoumis, qui voulaient toujours monter sur les 22% de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2022.
« Cet accord marque la progression des socialistes mais n’oublie pas la présidentielle »a expliqué Paul Vannier tandis que Raphaël Glucksmann a obtenu 13,8% des voix aux élections européennes, quatre points devant Manon Aubry et les Insoumis.
« Nous voulions nous baser sur une moyenne des élections législatives, présidentielles et européennes alors que les socialistes voulaient uniquement prendre en compte le résultat des élections européennes »a précisé le député du Val-d’Oise, qui assure que le mouvement de gauche radicale a » Faire des efforts « .
A l’époque des Nupes, les Insoumis avaient présenté 328 candidats, soit 100 de plus que cette fois-ci, contre 100 pour EELV, 70 pour le PS et 50 pour le PCF.
Les sortants « sanctuaire »
« Toutes les circonscriptions des députés sortants sont protégées »a indiqué Paul Vannier, alors que le cas LFI Adrien Quatennens par exemple, condamné en décembre 2022 pour violences conjugales, fait débat parmi les socialistes et les écologistes.
« Nous avons appliqué le score proportionnel de chaque parti dans le total des gauches aux élections européennes au reste des cirques non sortants »écrivent les socialistes Pierre Jouvet et Sébastien Vincini, qui notent également que « le PC, le PS et EELV pèsent désormais plus que LFI dans la répartition globale des circonscriptions ».
Les négociateurs vont maintenant tenter de déterminer précisément quelle circonscription appartient à quelle formation. Ce qui devrait générer quelques tensions supplémentaires.
Néanmoins, « les feux passent au vert un à un »estime la patronne des Écologistes, Marine Tondelier.
Alors qu’elle rencontrait mercredi d’autres dirigeants de partis au siège du Parti communiste français à Paris, notamment pour évoquer la « déploiement de campagne »Des négociations programmatiques sont également en cours depuis mardi entre les différents partis de gauche.
Et ceux-ci semblent moins avancés.
« Il y a des points monstrueux qui bloquent, sur la base, les fondamentaux »s’est alarmé mercredi matin un proche de Raphaël Glucksmann, qui a prévenu : « Ils peuvent conclure tous les accords du cirque, si nous n’avons pas un accord sur le fond… il n’y aura pas d’accord ».
« Nous souhaitons que la campagne du Front populaire soit extrêmement claire sur la lutte contre l’antisémitisme »a indiqué de son côté en début d’après-midi la maire PS de Nantes, Johanna Rolland, qui participe à ces négociations aux côtés du patron des députés socialistes, Boris Vallaud.
La cheffe des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, a confirmé que les engagements sur la lutte contre l’antisémitisme étaient « un point essentiel » discussions, tandis que les déclarations de Jean-Luc Mélenchon ont suscité la polémique lors de la campagne européenne.
« Une V1 (une première version du programme, NDLR) est sortie »a-t-elle expliqué en précisant : « Le gros du travail est fait ».