Éric Ciotti pourrait-il être contraint de démissionner de la présidence LR ?
Plusieurs ténors Les Républicains réclament la démission d’Eric Ciotti après que le président du parti a annoncé vouloir former une alliance avec le RN pour les législatives anticipées.
« Nous le renvoyons ! ». Florence Portelli, vice-présidente du parti Les Républicains, a donné libre cours à sa colère ce mardi 11 juin. Invitée par franceinfo à réagir après l’annonce d’Eric Ciotti de vouloir s’allier avec le Rassemblement national pour les élections législatives anticipées, la La députée LR a condamné une décision prise, selon elle, seule par la députée niçoise pour «sauver sa circonscription de Nice. Un choix « scandaleux » selon la vice-présidente qui dit souhaiter la démission d’Eric Ciotti. « Je pense qu’il y a une possibilité de le faire partir s’il ne part pas de lui-même, a-t-elle déclaré à propos du président de LR. Je n’ai aucun doute que nous y parviendrons.
D’autres ténors du parti de droite, comme Gérard Larcher, président du Sénat, ou le chef des députés LR Olivier Marleix, ont également appelé à la démission d’Éric Ciotti. Ce dernier, apparemment isolé, a insisté pour qu’il « ne cédera pas » faire pression et que « Seuls des militants pourraient lui retirer son mandat ».
Rien dans le règlement
Mais ces voix qui appellent à la démission peuvent-elles, légalement, l’exiger ? Sur le site du parti LR, le règlement intérieur ne précise pas les modalités de la démission du président, mais seulement celles de son élection « pour cinq ans au suffrage universel direct, par tous les membres ». Une anomalie que Florence Portelli explique avoir déjà constatée. « J’avais déjà parcouru notre règlement et je n’avais rien trouvé de préciselle indique à Figaro, jugeant cette déficience symptomatique de « de vrais problèmes démocratiques au sein de ce parti ».
Le texte fondateur de LR indique simplement que « le pouvoir disciplinaire à l’égard des membres du Mouvement titulaires d’un (ou plusieurs) mandat(s) électif(s) et des membres du Mouvement exerçant une fonction gouvernementale est exercé par la fonction politique ». Cette instance interne rassemble de nombreuses voix : le président du parti lui-même, les vice-présidents, 80 membres élus par le Conseil national, trois représentants des Jeunes Républicains, les présidents d’assemblées et de groupes parlementaires, d’anciens présidents de la République et du premier ministre. ministres ainsi que d’anciens présidents du mouvement.
Convoquer le bureau politique
Problème : c’est au président de convoquer ce bureau, constate un vice-président LR, s’exprimant sous couvert d’anonymat. Cet exécutif envisage cependant une réunion du bureau « inévitable » au vu de l’annonce hautement politique faite de manière apparemment unilatérale par le président. Alors que la ligne politique du parti « est défini par le bureau politique », tient à rappeler un autre député LR. S’il a bel et bien annoncé cette alliance avec le RN sans concertation interne, Éric Ciotti a donc « enfreint toutes les règles »dit Florence Portelli.
En tout cas, la situation est sans précédent. « Généralement, quand on parle de démission, il n’y a pas de processus particulier, explique un cadre LR. Quand Laurent Wauquiez annonçait le sien en 2019 face au mauvais score de LR aux élections européennes, c’était une évidence… Comme Philippe Seguin aux élections européennes de 1999. Cette élection ne fonctionne définitivement pas pour nous. »soupire encore cet élu.