Quelque 605 772 véhicules Citroën C3 et DS3vendus entre 2009 et 2019 dans une vingtaine de pays d’Europe du Sud, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, font l’objet de rappels massifs depuis plusieurs semaines.
En France, cela représente environ 247 000 voitures implantées dans le sud du pays.
La cause? Là détérioration du gaz contenu dans les airbags du fournisseur japonais Takata, propulseur, dans les régions aux climats chauds et humides.
En cas d’accident, lors du déclenchement de l’airbag, des particules ou petites pièces pourraient être projetées avec l’airbag et causer des blessures.
8 millions de véhicules en Europe
Les Citroën C3 et DS Automobiles DS3 ne sont pas les seuls véhicules des marques du groupe Stellantis à être concernés.
LE C4, DS4 Et DS5 produits entre 2009 et 2019 sont également équipés de ces airbags et feront l’objet d’un rappel massif, révèle Le Parisien ce mercredi 5 juin. Les lettres ont commencé à être envoyées.
« Nous ne sommes pas dans une situation d’urgence comme celle que nous connaissons actuellement sur C3 et DS3, où nous demandons à leurs propriétaires de cesser immédiatement d’utiliser leur voiture car nous considérons que le risque est trop grand« indique aux médias le fabricant.
A ce stade, seules les voitures du sud de la France sont concernées mais, à terme, celles situées dans le nord, dans des régions moins exposées à la chaleur et à l’humidité, seront incluses dans ce rappel.
D’autres marques utilisant des airbags Takata, telles que Opel, fera l’objet d’un rappel supplémentaire. Au total, plus de 8 millions de véhicules seront ciblés en Europe.
25 000 véhicules de courtoisie déployés en juin
Stellantis, maison mère de Citroën, Peugeot et 13 autres marques, va déployer près de 60 000 véhicules de courtoisie tout au long du mois de juin, dont 25 000 en France.
Ce le support est lent et très insuffisantdisent de nombreux clients, qui souhaitent reprendre la route le plus rapidement possible et être indemnisés du danger encouru depuis des années.
« En 2016, on nous a vendu un véhicule dont nous savions déjà qu’il était défectueux et dangereux » a témoigné Dimitri Moulin, 52 ans, originaire d’Aigues-Mortes dans le Gard.
Bien qu’il soit fan de la marque et petit-fils d’un employé de Citroën, M. Moulin raconte avoir dû appeler « 40 fois par jour » service client avant que leur voiture soit récupérée.
Certains clients envisagent un procès. Maryse-Hélène Malroux, 52 ans, originaire de Cazères en Haute-Garonne, a lancé sur Facebook un collectif « scandale des airbags ».
Après avoir enregistré la DS3 de son fils sur le site de la marque, elle attend depuis plusieurs semaines un coupon à remettre au concessionnaire pour qu’il puisse commander l’airbag.
Avocate de profession, elle a également contacté Me Christophe Lèguevaques, spécialiste des actions collectives, pour décider d’une procédure.
« Nous pensons : allons-nous nous contenter d’un petit bonbon, d’un compensation pour l’immobilisation du véhicule ? Ou faut-il une conviction, une jurisprudence pour que tous les constructeurs se sentent responsables ?a lancé Mme Malroux.
Le directeur de Citroën a promis vendredi 31 mai «des améliorations dans les jours et semaines à venir» dans l’accompagnement des clients concernés, tandis que la marque lance également en grande pompe la 4ème génération de la C3.
« Une vieille affaire »
L’affaire des airbags Takata éclate en 2014. Après plusieurs accidents gravesles autorités américaines avaient confirmé que la détérioration d’un gaz rendait ces airbags potentiellement dangereux, notamment dans les régions aux climats chauds et humides.
Des dizaines de millions de voitures de nombreuses marques (Mazda, Ford, Honda, BMW) ont depuis été rappelés pour un changement d’airbags, avec un rappel définitif annoncé par Nissan Jeudi 30 mai.
« C’est une vieille affaire qui a démarré aux Etats-Unis, Takata nous a dit qu’il n’y avait pas de problème » sur les airbags produits en Europe, a expliqué vendredi 31 mai le directeur de Citroën Thierry Koskas sur BFM Affaires.
Citroën avait lancé la surveillance des airbags « en effectuant des tests périodiques dans des laboratoires extérieurs »et a annoncé une première campagne de rappel aux Etats-Unis fin 2022, puis aux Antilles en 2023.
Le constructeur avait prévu 951 millions d’euros pour ces campagnes. Mais les rappels sont arrivés trop tard pour éviter un drame.
Dans Guadeloupeun total de dix enquêtes ont été ouvertes pour homicide ou blessures involontaires, ont indiqué vendredi à l’AFP les parquets de Pointe-à-Pitre et de Basse-Terre.
Ils concernent les véhicules Citroën, mais aussi Ford, Toyota et Nissan.
Le procureur de Basse-Terre, Xavier Sicot, souligne la complexité de ces dossiers, appelant à des enquêtes « long, technique avec de probables dimensions internationales ».
Selon Grégory Guyard, avocat de plusieurs familles de victimes, « La campagne de rappel a très mal fonctionné, car Citroën n’a écrit qu’aux primo-accédants ».
Il accuse le groupe d’avoir connu le problème et « agi au strict minimum« Pour « ne fais pas de vagues », a-t-il déclaré à l’AFP.
La situation a changé en Europe avec « premiers incidents » en 2023, selon M. Koskas, et « cas potentiels dans la région méditerranéenne »selon Stellantis, suivi d’un premier rappel discret de véhicules début 2024 et de cette opération plus large mi-mai.