« L’Europe ne doit pas mourir à cause de la France », appelle Gabriel Attal
Au Cannet, François-Xavier Bellamy met dos à dos le camp présidentiel et le RN
Mercredi soir, la salle est pleine, les cheveux sont surtout blancs parmi les 1.500 personnes rassemblées pour la dernière » grand « rencontre de François-Xavier Bellamy. Au Cannet, la droite cherche à mobiliser ses troupes à quatre jours d’élections européennes décisives pour son avenir. « En 2019, on se croyait encore les rois du monde car on restait sur les 20 % de Fillon. Cette fois, nous connaissons le risque pour nous et toutes les forces du parti tirent dans le même sens ces derniers jours. »veut croire Eric Pauget, député des Alpes-Maritimes venu en voisin.
Au stand, un autre local réchauffe la salle : Laurent Castillo. Numéro cinq sur la liste de François-Xavier Bellamy, le Niçois reçoit une standing ovation lorsqu’il félicite l’eurodéputé « pour avoir mené la lutte contre le hijab au Parlement européen » ou après sa mise en accusation contre la tête de liste du camp présidentiel : « Oui, M.moi Hayer, il y a un lien entre immigration et délinquance, contrairement à ce que tu prétends »déclare ce professeur de médecine récemment entré en politique.
Eric Ciotti joue également à domicile. Le député des Alpes-Maritimes félicite M. Bellamy pour sa campagne mais n’oublie pas de saluer, au premier rang, « celui qui porte une immense part d’espoir pour le redressement de la France, mon ami Laurent Wauquiez ». Un clin d’œil fort en vue de la prochaine présidentielle. « Ayez confiance, nous avons le droit à la guérison »» clame le président des Républicains dans un discours très offensant contre Emmanuel Macron, face auquel il interpelle les gens de droite » a (…) dire non dimanche, mais avec intelligence ». Comprenez avec un bulletin Bellamy plutôt qu’avec Bardella.
« Cette campagne n’aura pas été facile », admet la tête de liste LR avant d’entamer un discours sans notes ni pupitre. Pendant une heure, le professeur de philosophie a alterné entre l’humour (« Parfois j’avais envie d’éteindre la télé pendant les débats, mais comme j’étais à la télé… je ne pouvais pas ») et davantage d’attaques politiques pour renvoyer dos à dos par exemple la Macronie et le Rassemblement National (RN), « Unis pour rejouer sans cesse cette opposition artificielle entre progressistes et populistes ».
» Cela fait dix ans que les Français accordaient le plus grand nombre de députés européens au RN. Ils n’ont rien fait à ce sujet. Ils ne voulaient pas mener un seul combat. », a poursuivi l’eurodéputé. Convaincu de voir sa liste obtenir dimanche un résultat supérieur à 5%, M. Bellamy envisage l’après-9 juin. « Dès lundi, nous nous battrons au Parlement européen pour exiger ces changements dont la France a tant besoin », dit le candidat dont la liste stagne toujours à 7% dans les sondages. « Nous nous battrons jusqu’au bout », assure Céline Imart, numéro deux de la liste LR. La droite n’a plus vraiment le choix.