« Gâchis géant », « bande d’extrémistes »… Malgré les critiques, LFI assure que le drapeau palestinien sera agité à l’Assemblée « tant qu’il n’y aura pas de cessez-le-feu à Gaza »
Une semaine après Sébastien Delogu, la députée Rachel Keke a brandi un drapeau palestinien lors de la séance des questions au gouvernement dans l’hémicycle, provoquant une suspension de la séance.
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La question palestinienne s’est une nouvelle fois invitée à l’Assemblée nationale, mardi 4 juin. Plusieurs députés de gauche se sont d’abord assis dans les tribunes vêtus de noir, rouge, blanc et vert, les couleurs du drapeau palestinien, lors de la séance des questions au gouvernement, devant LFI. La députée Rachel Keke a brandi un drapeau, provoquant une suspension de la séance.
Et indépendamment du rappel à l’ordre avec inscription au rapport, et du risque d’une sanction plus lourde, l’Insoumise Rachel Kéké soutient « Que le combat continue ». Sébastien Delogu, également député d’Insoumis, a déjà été exclu depuis 15 jours pour avoir brandi le drapeau palestinien la semaine dernière.
Un nouvel épisode qui exaspère la droite et la majorité. Comme lorsque la cheffe de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet cherche à mesurer son propos après ce nouvel épisode en pleine guerre entre le Hamas et Israël : «Ce n’est pas le lieu pour cette expression. Nous ne sommes pas dans un match de football, nous ne sommes pas dans une réunion, nous ne sommes pas dans un théâtre», a-t-elle déclaré. Après avoir rappelé les règles : « L’hémicycle est le lieu du débat, le lieu du débat démocratique et l’expression des parlementaires s’effectue exclusivement oralement ».
D’autres n’hésitent pas à frapper fort contre La France Insoumise comme le président des Républicains Eric Ciotti. « Les rebelles sont un problème, il croit. Il faut mettre fin aux excès, aux violences, aux provocations. La République ne peut pas se laisser piétiner par une bande d’extrémistes dangereux et qui ne respectent rien.»
Son collègue LR Pierre-Henri Dumont ajoute : « Ce que font aujourd’hui les députés d’extrême gauche Insoumise, c’est transformer l’Assemblée nationale en un fouillis géant à des fins électorales pour attirer, en quelques jours, les voix d’une minorité, d’une population de confession musulmane qu’ils radicalisent et qu’ils est absolument indigne de la charge de député.
Quant à la question des sanctions, la polémique s’amplifie également : la législature actuelle a prononcé 109 sanctions, soit plus que le total des sanctions depuis le début de la Ve République en 1958. La grande majorité concerne des députés insoumis. Depuis 1958, la sanction maximale a été prononcée quatre fois, dont trois depuis juin 2022, contre Grégoire de Fournas (RN), Thomas Portes (LFI) et Sébastien Delogu (LFI). Pour rappel, il n’existe que quatre sanctions à l’Assemblée nationale : le rappel à l’ordre, le rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal, la censure et la censure avec exclusion temporaire. Les deux premiers peuvent être prononcés par le président de séance, les deux autres doivent être proposés par le Bureau, puis votés en hémicycle.
Mais LFI prétend défendre la voix de la France en se plaçant du côté des opprimés. Il n’est pas question de ranger le drapeau palestinien, assure la cheffe des députés Insoumis Mathilde Panot : « On dit à Yaël Braun-Pivet qu’ils peuvent nous sanctionner autant qu’ils le souhaitent, nous ne nous tairons pas. Le drapeau palestinien est entré dans l’Assemblée, il ne sortira pas tant qu’il n’y aura pas de cessez-le-feu à Gaza.