En Occitanie, le Rassemblement national vote contre les projets à la mémoire de la guérilla espagnole
Le révisionnisme, fer de lance de l’extrême droite, a encore frappé. Sa cible : l’Association des anciennes guérilleros espagnoles de France. Dans le cadre des années 80e anniversaire de la Libération, elle dépose auprès du conseil régional d’Occitanie une demande de subvention pour l’organisation de journées de commémoration à la mémoire des Républicains espagnols dans la Résistance. Vendredi 31 mai, lors de l’examen du dossier, les 26 élus du Rassemblement national se sont opposés à leur vote.
« Un lamentable déni de l’Histoire »
Par cet acte, d’une part, ils ne reconnaissent pas les guérilleros, martyrs du régime franquiste. Pour se justifier » ils invoquaient la loi espagnole de 1977 qui amnistiait les crimes franquistes ; oublier pour une fois les deux lois de Memoria Democratica, signées en 2022 qui revoient sérieusement ce pacte de l’oubli”indique Raymond San Geroteo.
En revanche, selon le président de l’Amicale, « Ce déni de l’histoire est d’autant plus lamentable que ces hommes irascibles ne reconnaissent pas non plus l’engagement des guérilleros et autres combattants espagnols dans les luttes et combats menés dans la résistance contre le nazi-fascisme en France, en Europe et ailleurs mais aussi au sein des armées française, britannique et soviétique.
L’un des événements devait avoir lieu en Ariège, où les républicains espagnols avaient pris les armes et résisté au nazisme. « Je ne suis malheureusement pas surpris par cette attitude des élus d’extrême droite, déshonorante pour notre région, pour les proches et descendants des courageux résistants espagnols (…) les masques tombent à l’extrême droite » écrit Carole Delga. Dans une lettre, adressée à l’Association, que la Présidente de la Région a souhaité rendre publique, elle a lancé l’alerte : « Ne les laissons pas effacer ce passé honteux d’oppression et de discrimination, ne les laissons pas occulter l’engagement des guérilleros et des partisans ! « .
Contre « ces réactionnaires » Et « la gravité de la situation en Europe face à la montée de l’extrême droite », elle appelle à un front uni pour lutter « cette tentative du rassemblement national d’empêcher la transmission de la mémoire et de l’histoire, sans laquelle, comme le disait Jaurès, « nous n’avons pas toute la lumière pour éclairer le présent et les chemins d’un avenir de progrès » ».
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