Cancer du sein : après une première victoire à l’Assemblée, Fabien Roussel veut poursuivre la bataille pour le remboursement à 100 %
Comment avez-vous décidé de défendre ce projet de loi de prise en charge des dépenses liées au cancer ?
Lors d’un déplacement dans l’Allier le 8 mars à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, j’ai été interrogée avec le député départemental Yannick Monnet par plusieurs personnes atteintes d’un cancer du sein. Nous avons tous deux été touchés par leur témoignage.
Elles rapportent leurs souffrances : chute de cheveux, épilation des seins, chute des ongles, déshydratation de la peau. C’est violent pour leur corps. Ces femmes nous ont également parlé de toutes les factures qu’elles doivent payer. Ce soir-là, nous nous sommes engagés à présenter un projet de loi.
Qu’est-ce qui sera remboursé qui ne l’est pas aujourd’hui ?
Le projet de loi comprenait plusieurs mesures pour prendre en charge tout ce qui n’est pas encore couvert : franchises médicales, forfait hospitalier, perruques, reconstruction mammaire lorsqu’on va dans le privé où il y a des dépassements d’honoraires. La loi exigeait un soutien total.
Le gouvernement et la majorité n’ont pas voulu aller jusqu’à couvrir les dépassements de tarifs. Ces dernières ne figurent donc plus dans le projet de loi voté. Mais le reste demeure : prothèses capillaires, renouvellement de la prothèse mammaire, soins de support. Cela concerne tout ce que le médecin a prescrit et qui n’a pas été remboursé : alimentation, soutien psychologique, activité physique adaptée, reconnue pour réduire les récidives de 20 %.
Des mesures sont-elles envisagées pour réduire les coûts liés aux dépassements de frais ?
Nous regrettons qu’ils ne soient pas pris en charge. Mais notre texte a permis d’avoir un débat sur le sujet. La majorité a reconnu qu’il s’agissait d’une profonde injustice envers toutes les personnes touchées par une maladie grave.
Des parlementaires (de la commission des affaires sociales, NDLR) mèneront une mission sur ce sujet, dans le but d’élaborer des propositions pour trouver des solutions. J’espère que nous parviendrons à les intégrer dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) à la fin de l’année.
Ce sera une bataille à mener contre le gouvernement qui entend faire des coupes partout. Il faudra certainement se mobiliser – et j’y pense – au moment du PLFSS pour qu’il n’y ait pas d’économies au détriment des malades du cancer.
Le gouvernement est plutôt dans une dynamique de restriction des dépenses de santé. Que faire pour libérer des ressources pour l’Assurance Maladie ?
Celui-ci est financé par les cotisations. Mais les dépassements d’honoraires sont liés au développement de la médecine privée, avec des praticiens qui préfèrent gagner beaucoup d’argent dans le privé plutôt que de s’installer dans les hôpitaux publics. Il faut, par la loi, envisager de plafonner, voire d’interdire ces excès. La Sécurité sociale doit veiller à dépenser ses fonds à bon escient.
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