la douleur insondable de Nicolle Beltrame
RAPPORTS – Le 23 mars 2018, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame perdait la vie, tué par un terroriste islamiste après avoir pris la place d’un otage. Six ans plus tard, nous rencontrons sa mère, Nicolle Beltrame, chez elle en Bretagne. Elle nous raconte sa douleur insondable, à l’image du deuil national.
- Cet article provient du Figaro Magazine
C’est une petite maison bretonne en granit et aux volets bleus. La porte s’ouvre. » Maman ! C’est moi !… Je t’ai amené des amis ! » Comme à son habitude lorsqu’il vient le week-end, Arnaud monte les escaliers deux à deux jusqu’à sa chambre mansardée. Le jeune trentenaire enlève son sac, enlève son costume militaire, enfile un short et descend. La véranda se remplit de cris. Nous ouvrons quelques bouteilles. Nicolle est dans le jardin. » Maman ! Mes amis dormiront là-bas, d’accord ? »
Aujourd’hui, la véranda est vide et on n’entend que le crépitement de la pluie qui tambourine contre le plexiglas. Depuis la mort de son fils, Nicolle Beltrame s’est retirée loin du bruit du monde, dans son village de 1 200 âmes, Trédion. Mais la septuagénaire n’a rien d’une mère en deuil. C’est plutôt un phare dans la tempête. « Une lumière ici nécessite une ombre là-bas » » a écrit Virginia Woolf. C’est un peu ça, Nicolle Beltrame.
Rire mélodieux
Nicolle a traversé les pièges du deuil…