De mystérieuses sépultures gauloises de chevaux et de chiens retrouvées dans l’Indre
Ces ossements, très bien conservés et savamment exposés, ont été mis au jour près de Châteauroux.
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Des fosses contenant des squelettes de chevaux et de chiens, savamment mises en scène et datant de l’époque gauloise : dans l’Indre, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) vient de faire cette découverte. C’est seulement la deuxième fois que ce type de sépulture est découvert en France et les archéologues s’interrogent sur leur signification.
Ces ossements d’animaux très bien conservés ont été mis au jour sur le site d’une future déviation routière, non loin de Châteauroux. « Dans ces onze fosses sont répartis 28 chevaux et trois chiens, révèle Séverine Braguier, archéozoologue à l’Inrap, le plus grand contient dix animaux et le plus petit un seul cheval. Ils sont tous couchés sur le côté droit, la tête vers le sud et les chiens sont couchés sur le côté gauche, la tête vers l’ouest.
Outre l’orientation, les corps étaient volontairement entrelacés, ajoute Margot Merel, archéologue qui mène les derniers travaux pour dégager ces vestiges : « Les jambes du cheval du milieu encerclent l’encolure du dernier qui a été placé. »
D’autres découvertes montrent que tous ces chevaux sont de jeunes mâles enterrés très rapidement après leur mort environ 2 000 ans, durant la période gauloise. De quoi attiser la curiosité de Sophie Krausz, professeur de protohistoire européenne à l’université Paris 1-Panthéon Sorbonne, qui rappelle que Jules César faisait à cette époque la guerre dans la région. « Nous sommes en plein territoire des Bituriges qui sont les Gaulois du Berryelle explique. Jules César se retrouve parmi les Bituriges au cours de l’année 52 avant JC, au printemps pour être précis. C’est à ce moment qu’il raconte qui assiège la capitale des Bituriges, qui est Bourges dont l’ancien nom est Avaricum.
« Nous ferons également de la cémentochronologie pour connaître la saison de mort de l’animal. »
Séverine Braguier, archéozoologue à l’INRAPsur franceinfo
Ces tombes sont-elles liées à cette guerre ? Lors d’une bataille locale ? S’agit-il d’un geste religieux ?
Aucune hypothèse ne peut être exclue pour l’instant mais d’autres études seront menées en laboratoire par la zooarchéologue Séverine Braguier. « Nous allons regarder attentivement l’âge de l’animal, regarder les pathologies, travailler aussi au niveau biométrique sur les statures des animaux. La taille au garrot, on l’a un peu, mais on va pour voir si on a des animaux plutôt robustes ou pas. Cela se fera donc avec tout un ensemble de mesures et de statistiques. elle explique. Et puis nous avons prélevé beaucoup d’échantillons sur le terrain pour l’ADN, pour les isotopes. Cela peut être un élément qui va réfuter ou confirmer des hypothèses. Les fouilles se terminent bientôt, ce sera ensuite au tour des travaux publics de construire la route.