Rafael Nadal éliminé d’entrée par Alexander Zverev à Roland-Garros
C’est un Roland-Garros que Rafael Nadal avait préparé comme aucun autre, sans repères ni confiance, sur la terre battue qui a fait de lui un roi. Et il s’en sort pas comme les autres, dès le premier tour, lui qui n’avait perdu que trois matches lors de ses dix-huit premières apparitions. L’Espagnol a perdu lundi contre Alexander Zverev (6-3, 7-6 (5), 6-3), sur un court Philippe-Chatrier qu’il connaît par cœur et qui n’avait d’yeux que pour lui, Novak Djokovic, Iga Swiatek et Carlos. Alcaraz inclus.
Mais l’homme aux quatorze victoires dans le Grand Chelem parisien partait trop loin cette année pour réaliser son ambition de poursuivre son improbable quête d’un quinzième sacre aux dépens du numéro 4 mondial tout simplement trop solide. Le récent vainqueur du Masters 1000 de Rome, arrivé porte d’Auteuil sur cette dynamique de confiance, a rapidement montré combien le défi auquel Nadal allait être confronté allait être compliqué. Un break à blanc d’entrée, sur une double faute du Majorquin, a rassuré l’Allemand dans ses certitudes, lui qui peut être en proie au doute lorsque les événements ne se déroulent pas dans son sens.
C’est ainsi qu’il s’est installé sur le terrain et a imposé son jeu à un Nadal titulaire au diesel à presque 38 ans (lundi prochain), notamment avec son coup droit long, un atout surprise sorti du chapeau de Zverev qui lui a valu de nombreux points. . Et dès la première alerte, avec deux balles de break contre lui à 2-1, l’Allemand a assuré avec autorité. 15 coups gagnants à 5, une supériorité incontestable dans l’échange : le premier set laissait penser qu’il n’y aurait peut-être jamais vraiment de match.
Il a sonné la révolte dans le deuxième set
Mais le feu intérieur qui anime Nadal depuis près de vingt ans a fini par se rallumer, lorsqu’il a sauvé deux balles de break à 2-1 contre lui, dont une avec son premier ace, dans le deuxième set. Après son coup droit gagnant pour sauver la partie, il saute de joie en criant « Vamos ! » de la grande époque et le public a été emporté. Dans la foulée, l’Espagnol a breaké pour la première fois du match d’un drop shot bien senti, puis a enchaîné avec un énorme coup droit sur toute la ligne. Porté par une dynamique inspirée (11 points gagnés sur 11 disputés au filet sur les deux premiers sets), Nadal a semblé pouvoir tout renverser, s’accrochant à chaque point.
Mais Zverev n’a pas baissé la tête, n’a jamais été rattrapé par les démons qui arrivent parfois chez lui sans prévenir. Il est devenu blanc au moment où l’Espagnol servait pour remettre les compteurs à zéro. Il s’est ensuite sorti d’un jeu de service où il s’était mis en difficulté tout seul, avec deux grosses erreurs de coup droit et une double faute, pour sauver deux balles de break. Et il a conclu le deuxième tour au tie-break, exorcisant pour de bon les souvenirs de cette demi-finale 2022 qui n’était pas allée au bout et dont il avait perdu un match décisif d’anthologie dans le premier acte (10-8).
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Comme le nombre de défaites au premier tour des tournois sur terre battue dans la carrière de Rafael Nadal. Avant lundi, il n’avait perdu que contre Juan Carlos Ferrero, à Rome en 2008, dans ce contexte.
Porté par un service en phase avec sa saison (77% de première balle, toujours au-dessus de son taux de 73% en 2024, le meilleur du circuit ATP), Zverev n’a pas desserré son étreinte. Nadal s’est battu avec ce qui lui restait d’énergie et de fierté, pour ne pas quitter ce stade qu’il respecte tant sans un dernier combat. Il a sauvé huit balles de break lors du troisième set, pour parer à l’inévitable. Mais l’inévitable s’est produit, laissant place à l’émotion de l’Espagnol et de son clan, en pleine force dans les baies de Philippe-Chatrier. Pour un au revoir, mais pas un adieu, dans un entre-deux étrange.