VivaTech : plus de visiteurs, plus d’internationaux et plus d’affaires
Le temps n’était pas clément mais les visiteurs l’étaient. VivaTech a une nouvelle fois fait salle comble avec 165 000 visiteurs, dont 13 500 start-up, un record. Ce salon technologique organisé par Publicis et le groupe Les Echos-Le Parisien a réuni, comme chaque année, des entrepreneurs, des investisseurs, des grands groupes et des politiques du monde entier.
« L’objectif n’était pas d’avoir plus de visiteurs mais d’être plus international et plus business », précise François Bitouzet, directeur général de VivaTech. Plus de 120 pays étaient représentés et 40 pavillons étrangers exposés. « Le monde entier vient à VivaTech. C’est surtout devenu un lieu d’affaires où l’on vient échanger ses cartes, réaliser des projets et se financer », se réjouit Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos-Le Parisien.
L’intelligence artificielle était évidemment la star de cette 8ème édition. La veille de l’ouverture du Salon, Emmanuel Macron a réuni à l’Elysée les talents français de l’IA aux côtés de personnalités de la tech comme Eric Schmidt (ancien patron de Google), Robin Li (PDG de Baidu), Yann Le Cun (Meta) ou encore Xavier Niel ( Illiade).
L’occasion pour le président de la République d’annoncer un fonds de fonds pour financer les start-up d’IA, 400 millions d’euros d’investissements dans les clusters d’IA et le doublement du nombre de talents formés à l’intelligence artificielle par an. Des mesures qui devraient montrer le dynamisme de la France à moins d’un an de l’organisation d’un sommet mondial de l’IA à Paris. « Je voudrais, à l’occasion de ce sommet, faire un grand sommet sur l’attractivité des talents, un « choisir la France de l’IA » en quelque sorte », a déclaré Emmanuel Macron, qui a rappelé que « la seule bonne gouvernance de l’IA est mondiale ». . »
IA concrète
Dans les allées de VivaTech, il y avait de l’IA dans les start-up mais aussi dans les grands groupes. L’Oréal a par exemple présenté un laboratoire, CreIAtech, utilisant l’intelligence artificielle générative qui a déjà réalisé plus de 1 000 images, tandis qu’Orange a rappelé qu’il utilisait cette technologie pour détecter automatiquement les pannes. « Le but était de montrer comment les entreprises se sont transformées. C’était une plongée dans l’IA concrète, loin de la science-fiction », observe François Bitouzet. Lors de son intervention, Yann Le Cun a de son côté rappelé que l’IA d’aujourd’hui n’aura plus rien à voir avec ça dans cinq ans. « C’est un discours qu’on n’entend jamais. C’était très pertinent», souligne Pierre Louette.
La thématique de l’impact était également représentée cette année, notamment à travers l’« Impact Bridge », qui exposait une dizaine de greentechs, dans tous les secteurs : énergie, nouveaux matériaux, économie circulaire… Les Greentechs étaient également diffusées sur tous les stands, comme ceux de les régions, les grands groupes ou le CNRS. Le centre de recherche a également organisé, avec le réseau SATT et le CNRS, le « concours de start-up deeptech », où s’affrontaient 8 start-up développant des solutions de rupture basées sur des technologies de pointe.
C’est la toute jeune société Pyannote AI (reconnaissance vocale), née il y a seulement six semaines, qui a remporté l’appel d’offres. John Kerry, ancien secrétaire d’État des États-Unis, a largement évoqué les questions climatiques lors de son échange sur scène avec Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies.
Les sœurs Williams et Elon Musk font sensation
Un autre duo a enthousiasmé le public de VivaTech : les sœurs Williams. Les anciennes légendes du tennis sont apparues au Dôme de la porte de Versailles à Paris aux côtés de Benjamin Chemla, co-fondateur de Shares, qui les a convaincus de devenir ambassadeurs de cette application de trading.
« C’est l’illustration parfaite de ce qu’est Vivatech, à savoir le culte de la performance, résume Pierre Louette. Pendant une heure, ils ont évoqué avec aisance leur reconversion dans la tech. Serena a lancé un fonds d’investissement (Serena Ventures), tandis que son aînée, Venus, vient de cofonder Palazzo, une start-up qui utilise l’IA pour la décoration intérieure.
Tout en rappelant les similitudes entre le monde du sport et celui de l’entreprise (goût de l’effort, esprit de compétition, etc.), ils ont également valorisé la diversité. « Nous croyons aux femmes de couleur, aux hommes de couleur, à la diversité des idées. Des idées différentes, qui aident tout le monde, pas seulement les 10 % d’élite mondiale », a déclaré Serena Williams.
Dans la salle, il y avait des passionnés de sport, des start-up mais aussi des dirigeants de sociétés cotées. « VivaTech devient une destination de plus en plus prisée des grands groupes. Nous n’avons jamais organisé autant de visites pour la Comex que cette année », note Vincent Ducrey, dont la société réalise des visites de VivaTech sur mesure pour les entreprises. « C’est aussi un salon qui s’affirme comme un lieu de création de contacts qui à terme généreront du business » souligne Julie Ranty, l’ancienne PDG de VivaTech…. qui est aujourd’hui à la tête de la start-up Pollen spécialisée dans le coaching et la formation professionnelle qu’elle a co-créée et qui a pu établir plus d’une centaine de « leads » susceptibles de déboucher sur des contrats.
Une nouvelle fois, les visiteurs ont également pu écouter Elon Musk, qui a participé en visioconférence à une séance de questions-réponses, animée par Maurice Lévy (Publicis). L’entrepreneur fantasque dépeint une vision apocalyptique du futur et de la technologie, insiste sur la nécessité de construire un monde « multi-planétaire » et mise beaucoup sur l’intelligence artificielle. Pour lui, les algorithmes de Google, OpenAI et Microsoft ont été « entraînés à mentir »….
La secrétaire d’État au Numérique, Marina Ferrari, a assisté à son premier VivaTech. Lors du Salon, elle a annoncé que huit grands groupes français se sont engagés à déployer au total 685 millions d’euros pour l’achat de solutions auprès de start-up de la French Tech dans les 12 à 24 mois à venir. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre du programme « Je Choisis la French Tech », lancé il y a tout juste un an, qui vise à doubler les commandes publiques et privées des start-up d’ici 2027. « Ce programme est une priorité du ministère », a assuré Marina. Ferrari, qui a appelé « tous les autres grands groupes à prendre exemple. »
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