Emmanuel Macron recevra en Allemagne des honneurs que ses deux prédécesseurs n’ont pas reçus
RONNY HARTMANN / AFP
Pourquoi Macron (ici en janvier 2024 avec Olaf Scholz) recevra en Allemagne des honneurs que ni Sarkozy ni Hollande n’ont eu
POLITIQUE – Un petit tour et puis départ. De retour de Nouvelle-Calédonie où il vient d’effectuer un déplacement express pour tenter d’y calmer la situation, Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte Macron, s’envole ce dimanche 26 mai pour une visite d’Etat de trois jours en Allemagne.
Cela faisait 24 ans qu’un président français n’avait pas droit à ces honneurs. La dernière visite d’État de ce genre remonte à Jacques Chirac en 2000. Celle d’Emmanuel Macron ne sera que la sixième depuis le général de Gaulle en 1962.
Selon ses conseillers, ce séjour diplomatique est donc l’occasion de marquer « la permanence et la profondeur du lien franco-allemand », au-delà des désaccords récurrents sur l’Europe et des malentendus tenaces entre le locataire de l’Élysée et le chancelier allemand Olaf Scholz sur la scène internationale.
Symboles politiques et historiques
« On peut parler des vicissitudes du (couple) franco-allemand mais il y a aussi une permanence »de la « relations entre les deux peuples, interpersonnelles, individuelles » Et « C’est ce que montre cette visite d’Etat », résume-t-on à l’Élysée. Résultat : un programme plein de symboles pour le chef de l’Etat, qui se rendra à Berlin, Dresde en ex-RDA et Münster en Allemagne de l’Ouest, à l’invitation du président Frank-Walter Steinmeier.
Pour illustrer les liens entre les deux pays, Emmanuel Macron débutera sa visite par le festival de la démocratie à Berlin à l’occasion du 75e anniversaire de la « Loi fondamentale », la constitution de la République fédérale d’Allemagne. C’est un » honneur spécial accordé au président, puisque c’est la première fois qu’un invité étranger est invité » lors de ces cérémonies, souligne-t-on à l’Élysée.
Le lendemain, les deux couples présidentiels visiteront le Mémorial de la Shoah à Berlin, témoin de l’extermination de six millions de Juifs par l’Allemagne nazie. Lundi également, Emmanuel Macron prononcera un discours devant la jeunesse européenne devant la Frauenkirche de Dresde, l’église emblématique de la ville, réduite en cendres par les bombardements alliés en 1945 et reconstruite après la chute du mur de Berlin.
Quel agenda pour l’UE ?
Parmi les honneurs et autres moments symboliques: le président français recevra mardi matin à Münster le Prix westphalien de la paix, « dans le cadre de son engagement européen », soulignons-nous à Paris. Ce prix lui a été initialement décerné pour son dialogue avec le président russe Vladimir Poutine visant à prévenir puis stopper l’offensive russe en Ukraine en 2022. Emmanuel Macron a depuis rompu tout contact avec le maître du Kremlin, alors que l’opération militaire se poursuit. .
Viendra ensuite une séquence plus politique, avec un conseil des ministres franco-allemand, aux côtés du chancelier Olaf Scholz, mardi soir à Meseberg, près de Berlin. Cette réunion « arrive à un moment particulier, juste avant les élections européennes et avant la définition du prochain agenda stratégique de l’Union européenne », précise l’Élysée.
Il s’agira donc pour les deux dirigeants, accompagnés de plusieurs de leurs ministres (Bruno Le Maire ou Sébastien Lecornu côté français) de se concerter sur les priorités stratégiques de l’UE pour les années à venir, notamment à travers la question de » compétitivité. »
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