les coups de cœur et coups de cœur de notre envoyé spécial
A l’issue de la sixième victoire toulousaine dans la compétition, découvrez ce qui a retenu l’attention de notre journaliste présent à Londres.
Envoyé spécial au Tottenham Hotspur Stadium
FAVORIS
Toulouse, la marque des très grands
En finale, Toulouse n’a pas perdu. Depuis 2008, et une défaite en finale de Coupe d’Europe contre le Munster, le club haut-garonnais a disputé neuf finales et les a toutes remportées. Un tour de force remarquable. Une régularité incroyable. Ce samedi, au Tottenham Hotspur Stadium, les Rouge et Noir ont écrit une nouvelle page de leur histoire en venant à bout du Leinster, leur bête noire, après prolongation. Une véritable guerre de tranchées, bien loin des belles envolées habituelles des deux clubs. Mais une superbe finale intense et amère. L’histoire retiendra que trois finales se sont jouées après prolongations, et qu’à chaque fois c’est Toulouse qui s’est imposé : contre Cardiff en 1996, le Stade Français en 2005 et le Leinster cette année. C’est écrit, les Toulousains ne savent pas perdre quand il arrive sur la dernière marche. Domination totale.
L’extraterrestre Dupont
Il n’y a aucun qualificatif pour décrire sa performance. Antoine Dupont a été colossal ce samedi à Londres. Dans tous les domaines de jeu. Attaque, coup de pied, défense, il était tout simplement monstrueux. Et le demi de mêlée et capitaine du XV de France a entraîné tout le monde dans son sillage, c’était un leader par l’exemple. Capable à lui seul d’inverser la pression alors que son équipe souffrait. Capable de gratter des ballons au meilleur moment. Depuis son passage en équipe de France à 7, il semble encore plus fort, encore plus dynamique, plus athlétique. Logiquement, il a été élu meilleur européen de la saison. Et on voit mal qui pourra rivaliser avec lui pour le titre de meilleur joueur du monde 2024. Sur une autre planète. Rarement dans l’histoire du rugby un joueur est apparu aussi dominant.
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Ramos, la belle histoire
Au coup d’envoi, il était remplaçant. Comme lors de tous les matches de cette campagne européenne au Stade Toulousain. Ugo Mola et son staff ont préféré l’Écossais Balir Kinghorn, qui a répondu aux attentes et livré un match complet et sérieux face au Leinster. Mais, lors de son entrée en jeu à la 58ee minute de jeu à la place de Paul Costes, Thomas Ramos a enfilé le costume de sauveur. Il n’a pas tremblé et a inscrit trois penaltys (il en a raté un de peu) qui ont fait la différence à Londres. Une belle revanche ? Plutôt une belle histoire pour l’arrière du XV de France. Ugo Mola avait annoncé que son équipe aurait besoin de lui en fin de match. C’est ce qui s’est passé. Un coaching gagnant.
COUPS DE GRIFFES
Leinster, puissance (moins) quatre
Les mauvaises langues diront que le Leinster détient désormais un record en Champions Cup : celui des finales perdues (4). On oublierait que les Irlandais ont également remporté quatre couronnes continentales et auraient pu rivaliser avec Toulouse s’ils l’avaient gagné. Mais la facture est lourde : la province de Dublin n’a plus gagné depuis 2018 puis perdu lors des quatre finales qu’elle a disputées. On se demande si les Leinstermen n’ont pas un complexe face aux Français : deux revers contre La Rochelle, plus un contre le Stade Toulousain. Il n’en demeure pas moins que les Irlandais restent une référence dans cette compétition. Ce samedi, ils se sont heurtés à des plus forts, les Rouge et Noir les ont dominés dans le jeu au sol et dans la bataille des rucks. Un secteur devenu crucial dans le rugby moderne.
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La mêlée toulousaine bien remuée
C’est certainement le gros bémol de la prestation toulousaine ce samedi. Au Tottenham Hotspur Stadium, la mêlée rouge et noir a été vraiment secouée, voire écrasée à plusieurs reprises. Assez surprenant de voir ça. Face aux internationaux irlandais, la première ligne toulousaine connaît plusieurs échecs. Heureusement, cela n’a eu aucune conséquence pour Thibaud Flament et ses coéquipiers. Attention toutefois en cette fin de saison en Top 14. Dans le championnat de France, ce secteur est encore plus incontournable.
Le pari raté des Irlandais 6/2
Avec l’arrivée du Sud-Africain Jacques Nienaber (ancien entraîneur des Springboks) dans son staff, le Leinster a joué cela à plusieurs reprises avec un banc 6/2, avec six avants et deux arrières. Une sorte de marque de fabrique des Boks avec leur fameuse « bomb squad », où l’on compte parfois même sept avants et un seul arrière. Contre Toulouse, cette option tactique n’a finalement pas fonctionné. Les attaquants toulousains (avec les entrées notamment de Julien Marchand) ont d’abord été compétitifs tout au long du match mais, surtout, Toulouse a fait la différence en fin de match grâce à l’essai de Lebel et aux trois penaltys de Ramos. Même avec le carton rouge reçu par Richie Arnold… Censée inverser la tendance et inverser le cours du match, cette tactique forte des Irlandais (ce qui n’était pas leur habitude avant) n’a pas fonctionné. On l’oublie souvent mais, avant de débuter la rencontre, le Stade Toulousain possède l’un des packs les plus costauds d’Europe. Le Leinster, puni dans le jeu au sol, l’a amèrement observé ce samedi.