Madagascar demande le départ de l’ambassadrice de l’Union européenne
A Madagascar, les autorités réclament le départ de l’ambassadeur de l’Union européenne (UE), une information révélée ce jeudi par nos confrères d’Africa Intelligence. Agacé par les différentes déclarations successives d’Isabelle Delattre, le président malgache Andry Rajoelina a réclamé – par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères – à Bruxelles le remplacement du diplomate européen. Une première dans l’histoire des relations entre la Grande Île et l’UE.
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Avec notre correspondant à Antananarivo, Sarah Tétaud
Ce qui a fait déborder le vase, c’est sans doute la dernière conférence de presse du 26 février où l’ambassadrice de l’Union européenne Isabelle Delattre a rappelé que la loi autorisant la castration chirurgicale, qui venait d’être validée par la Haute Cour constitutionnelle du pays, était contraire aux traités internationaux. Le même jour, elle se dit : régulièrement frustré » – en tant que partenaire ayant contribué à l’amélioration du réseau routier de l’île – de constater que le fonds d’entretien routier n’avait pas les moyens d’entretenir ce réseau.
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Ces tensions avec le pouvoir ne sont pas nouvelles. Depuis son arrivée sur la Grande Île en septembre 2022, la représentante européenne s’est souvent exprimée avec franchise sur des sujets qui ont eu le don d’irriter au plus haut niveau de l’État.
De ces fameux « les recommandations de la mission d’observation électorale de 2018 jamais mises en pratique « , a » l’évasion fiscale qui sévit sur le sol malgache », le diplomate a toujours répondu aux questions des médias, quitte à faire frémir l’exécutif.
Le départ de l’ambassadeur presque confirmé
A Bruxelles, l’UE a constaté qu’il y avait une rupture de confiance rendant le fonctionnement de l’ambassade de Madagascar » impossible « .
La délégation de l’Union européenne a confirmé dans la matinée à RFI que le départ de l’ambassadeur était quasiment finalisé. Ce sont ces modalités qui restent désormais à clarifier.
Elle devrait donc quitter son poste durant l’hiver austral (en juillet/août), mais la procédure de recrutement pour trouver son successeur devrait prendre plus de temps.
» Notre volonté est d’entretenir de bonnes relations avec Madagascar et c’est pourquoi nous accédons à la demande », confirme une source diplomatique de la délégation. » Mais son départ dans ces conditions aura forcément des conséquences politiques et financières. », prévient-elle.