Jonathann Daval de retour au tribunal pour un ultime chapitre ?
Jonathann Daval a été condamné en 2020 pour le meurtre de son épouse Alexia dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017 à leur domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône).
Ce vendredi matin, le tribunal correctionnel de Besançon doit se prononcer vers 8h30 dans l’affaire Jonathann Daval. Le parquet a demandé la libération de l’ancien informaticien de 40 ans qui purge actuellement une peine de 25 ans de prison.
«Encore une fois, mes excuses. A partir de maintenant, tu n’auras plus de mes nouvelles. »a promis Jonathann Daval à ses ex-beaux-parents à l’issue de l’audience, le 10 avril.
« Un pacte secret »
Jonathann Daval a été condamné en 2020 pour le meurtre de sa femme Alexia et a un nouveau rendez-vous avec la justice, pour la décision dans l’affaire de dénonciation calomnieuse l’opposant à sa belle-famille, qui s’annonce comme l’épilogue de cette saga judiciaire singulière.
Au cours de l’enquête, il a d’abord reconnu être l’auteur du meurtre de sa femme, avant de se rétracter et d’accuser son beau-frère Grégory Gay d’avoir étranglé Alexia, en tentant de la maîtriser lors d’une crise hystérique. La famille serait alors décédée « un pacte secret pour étouffer l’affaire »a-t-il affirmé.
« Beaucoup de gens m’ont dit : ‘Ce n’est pas possible, tu ne peux pas y arriver seul’. À un moment donné, on a envie de leur faire plaisir, on dit oui, je ne pourrais pas faire ça tout seul, sans penser aux conséquences… Et en prison, qu’est-ce qu’on essaie de faire ? Se débrouiller »Jonathann Daval s’est expliqué à l’audience.
Six mois plus tard, il a finalement reconnu avoir menti et a avoué à nouveau le meurtre de sa femme.
« Fermez ce fichier définitivement »
Il est désormais poursuivi pour dénonciation calomnieuse par Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, les parents d’Alexia, leur fille Stéphanie et son mari Grégory Gay.
Tout en reconnaissant la « rare immoralité » des accusations de Jonathann Daval contre sa belle-famille, le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux, a estimé lors de l’audience qu’il était « Il est temps de clore définitivement ce dossier Daval d’un côté ou de l’autre. »
« Je demande la libération, au bénéfice du doute »il a dit. « La loi et la jurisprudence reconnaissent qu’un accusé peut mentir, même si c’est moralement très dur »il a expliqué, assurant « mesurez toute la souffrance de cette famille qui se sentait souillée. »
Le principal plaignant, Grégory Gay, a rappelé, la gorge nouée, « l’horreur » vécue par la famille : « Nous ne réalisons pas la souffrance et les difficultés que nous avons dû endurer tout cela. »
Mme Fouillot, de son côté, l’a évoquée « douleur de la perte d’Alexia et de cette ignominie. » « Nous avons perdu Alexia, c’est déjà un drame en soi, et six mois plus tard on nous dit que nous sommes accusés de meurtre et que nous sommes les assassins de notre propre fille (…) Cela dépasse l’entendement »elle a déploré.
60 000 euros de dommages et intérêts
Jonathann Daval risque cinq ans de prison, une peine qui se confondrait avec sa condamnation pour meurtre. Ses beaux-parents réclament 60 000 euros de dommages et intérêts, dont 30 000 euros pour Grégory Gay, 10 000 euros pour la sœur d’Alexia et 10 000 euros pour chacun des parents.
« Nous espérons tous que ce sera le dernier procès Daval. » a insisté Gilles-Jean Portejoie, l’un des avocats des plaignants.
Jonathann Daval a étranglé son épouse Alexia dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017 à leur domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône). Le lendemain, il a transporté son corps dans un bois avant d’y mettre le feu et de donner l’alarme, affirmant que son épouse n’était pas revenue de son jogging. Le corps d’Alexia a été retrouvé deux jours plus tard.
Pendant trois mois, Jonathann Daval avait montré dans les médias un visage de veuf en deuil, avant de se confondre en pleine vague #MeToo, une affaire qui avait ému et passionné les Français.