Accord de fin de carrière : le patron de la SNCF règle ses comptes avec le gouvernement
Sa signature était controversée. Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou a défendu mercredi un accord controversé sur la fin des carrières dans le groupe ferroviaire, qu’il a réfuté avoir signé « en catimini ». « C’est un très bon accord », a-t-il déclaré sur BFMTV, se disant « convaincu que l’avenir lui donnera raison ».
Signé en avril par la direction et les quatre syndicats représentatifs de la SNCF, cet accord prévoit notamment une amélioration du dispositif de retraite anticipée, notamment pour les cheminots ayant occupé des postes d’une pénibilité avérée. Elle avait été vivement critiquée, certains – à droite mais aussi dans le camp présidentiel – y voyant un moyen de contourner la réforme des retraites, qui avait relevé l’âge de la retraite à 64 ans en 2023 et supprimé les régimes spéciaux.
Jugeant que l’accord n’était « pas satisfaisant », le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a convoqué le président de la SNCF début mai. Le ministre a déploré un accord qui crée un « sentiment très provocateur de deux poids, deux mesures pour nos compatriotes ». Il a également regretté de ne pas avoir été informé de sa signature par la direction du groupe ferroviaire.
« Cet accord fait suite à une demande de Matignon qui a demandé aux grandes entreprises où il y avait des difficultés à traiter ce sujet », a répondu mercredi Jean-Pierre Farandou, qui devrait quitter ses fonctions à l’automne prochain. « J’ai dû présenter le sujet trois ou quatre fois dans mon conseil d’administration où se trouvent des membres de l’Etat », a-t-il poursuivi, rappelant qu’il l’avait également évoqué dans un entretien au Monde.
« Ce n’est pas faux que je n’ai pas présenté le dossier au ministre de l’Economie », a-t-il reconnu. Mais peut-être que certaines personnes autour de lui étaient au moins conscientes de son existence. » « Ces accusations d’agir en catimini et de faire cela en secret, je les réfute », a-t-il insisté. Et le patron de la compagnie ferroviaire insiste : l’accord « a été fait en transparence avec l’Etat », « il n’y a pas de sanction (contre lui) car il n’y a pas de faute.