Un carnaval « contre les JO, la guerre en Palestine et les réformes de Macron » interdit à Lyon
La préfète du Rhône, Fabienne Buccio, a pris ce jeudi un arrêté interdisant la manifestation organisée par les mêmes groupes radicaux que l’année dernière. A l’époque, en pleine réforme des retraites, l’errance avait dégénéré avec de nombreuses dégradations à la clé.
Le Figaro Lyon
La deuxième édition du Carnaval des Pentes a été tuée dans l’œuf. La préfète du Rhône, Fabienne Buccio, a pris un arrêté ce jeudi 23 mai interdisant la manifestation prévue vendredi soir. Manifestation non déclarée prévoyant une marche de protestation « contre les Jeux Olympiques, la guerre en Palestine et les réformes de Macron » entre le plateau de la Croix-Rousse et la place des Terreaux, au centre-ville de Lyon. L’appel à manifester a été relayé par les mêmes groupes antisystème radicaux que l’année dernière, quand en pleine opposition sociale à la réforme des retraites le cortège avait été ponctué de nombreuses dégradations commises par les black blocs. Que considérer comme un « risque sérieux de trouble à l’ordre public »pour les services de l’État, justifiant son interdiction.
Des moyens policiers devraient donc être déployés autour de la place de la Croix-Rousse où était fixé le point de ralliement, vendredi à 20 heures, pour ce carnaval. « antisexiste, antifasciste, antiraciste et anticapitaliste ». « Dans ce monde liberticide à tous points de vue, un tel événement est une bouffée d’oxygène qui apporte joie et lutte dans la morosité ambiante », indique notamment l’appel publié sur les réseaux sociaux. Dans son arrêté, la préfète souligne l’usage « d’une communication empruntée aux dérives de l’année précédente, réalisée à partir de photographies de la mairie du 1euh quartier et commissariat en flammes, des abribus incendiés, accompagnés de messages glorifiant ces troubles à l’ordre public ».
Le centre-ville noyé sous les gaz lacrymogènes
A l’issue d’un printemps de manifestations marqué par des dégâts parfois très importants de la part d’éléments radicaux poursuivant ponctuellement leurs actions en soirée dans le centre-ville, ce carnaval a vu des petits groupes de black blocs se former au milieu d’une cinquantaine d’organisations de gauche. appelant à la marche. Ils avaient saccagé plusieurs abribus et parcomètres, renversant également des conteneurs en verre pour récupérer des projectiles utilisés contre la police ou des bâtiments publics. Une supérette de la place Tobie Robatel avait finalement été ouverte et pillée.
Des dégâts qui ont conduit les policiers à se noyer le 1euh quartier sous les gaz lacrymogènes, obligeant les bars et restaurants à fermer les terrasses et les badauds à fuir. « La population extérieure à ce rassemblement, qui a généré de graves troubles à l’ordre public, a été fortement affectée et incommodée par les incendies, les barricades au milieu des routes et le climat d’extrême violence des individus se livrant au pillage et à la dégradation des services publics », écrit encore le préfet. Reste à savoir si l’interdiction sera respectée alors que l’appel à manifester « affirmer que Carnival ne demande aucune autorisation ».