un nouveau mort porte à six le bilan humain en marge des émeutes
Un père Caldoche est décédé ce samedi alors qu’il tentait de passer un barrage routier dans la province du nord, portant à six le nombre de morts sur l’archipel français depuis le début des violences lundi.
Un tel bilan humain, en si peu de temps, est sans précédent en Nouvelle-Calédonie. Les violentes émeutes qui secouent l’archipel français du Pacifique depuis lundi ont fait un sixième mort ce samedi. Sur un barrage de la province du nord, des échanges de tirs ont eu lieu après qu’un Caldoche et son fils aient tenté de passer. Le père est décédé, tandis que le fils et un Kanak ont été hospitalisés.
Ce nouveau décès porte à six le nombre de morts depuis le début des violences, les plus graves survenues en Nouvelle-Calédonie depuis les années 1980, sur fond de manifestations indépendantistes contre une réforme électorale votée à Paris. Outre ce Caldoche (d’origine européenne), deux gendarmes ont perdu la vie, ainsi que trois civils kanak (d’origine indigène mélanésienne).
Deux policiers tués
Le premier des deux gendarmes tués a été victime d’un coup de feu le 15 mai. Nicolas Molinari, âgé de 22 ans et sans enfants, et originaire de Melun, en Seine-et-Marne, était en mission de maintien de l’ordre avec son escadron de gendarmerie. Après avoir été blessé à Plum, il fut transporté dans son régiment pour y être soigné, avant de succomber à ses blessures le soir même. « Il est décédé après une nuit de protection dans un endroit particulièrement dangereux »a déclaré Gérald Darmanin lors des questions au gouvernement au Sénat.
Un deuxième gendarme a été tué le 16 mai, cette fois à la suite d’un « tir accidentel. L’agent, dont l’identité n’a pas été révélée, a été touché par un tir d’un collègue lors d’une mission de sécurité, a appris l’AFP. Depuis le début des émeutes, 64 gendarmes et policiers ont été blessés en Nouvelle-Calédonie, selon le Haut-commissariat.
Trois jeunes Kanak tués
Trois civils de l’archipel ont également perdu la vie dans les émeutes. Les victimes, de jeunes Kanaks, ont été tuées par « les individus ayant fait usage d’armes », a déclaré Louis Le Franc, Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie.
Parmi les victimes figure un jeune homme de 20 ans en première année de BTS, qui, selon le communiqué de Maré, sa ville d’origine, «était au mauvais endroit au mauvais moment. Les faits se sont déroulés impasse Ballard, sur la presqu’île de Ducos. Le jeune homme aurait été blessé par balle. « quelqu’un qui voulait certainement se défendre sur un barrage », a expliqué Louis Le Franc à la presse. Il est décédé peu après son admission aux urgences dans la nuit de mardi à mercredi.
Selon Nouvelle-Calédonie 1ère, la jeune fille de 17 ans tuée au même endroit aurait été abattue par la même personne. Par ailleurs, selon les informations de Parisien, un homme de 36 ans est décédé dans le quartier Kaméré. Selon le haut-commissaire, aucune des trois victimes ne faisait partie de l’Unité de coordination des actions sur le terrain (CCAT), qui a lancé les appels à manifester, et a été pointée du doigt pour avoir attisé les braises des émeutes à Nouméa.