Les sondages européens 2024 dans les 28 pays européens compilés dans une carte
FRÉDÉRIK FLORIN / AFP
Image d’illustration du Parlement européen, prise en mars 2024.
POLITIQUE – On a tendance à l’oublier, et particulièrement en France où plusieurs partis politiques réduisent les élections européennes à une question nationale (bien souvent très éloignée de la réalité du Parlement européen), mais ce sont tous les pays de l’UE qui devront choisir leurs représentants entre le 6 et le 9 juin.
Et comme c’est le cas pour la France, des études d’intentions de vote sont disponibles, permettant d’anticiper au maximum la manière dont pourrait évoluer le rapport de force au Parlement européen.
En mars, l’institut Ipsos a par exemple réalisé pour Euronews une vaste étude dans les 18 pays les plus peuplés de l’Union européenne, représentant 95,7% de la population et 88,9% des députés européens. Le site Europe Elects regroupe les enquêtes réalisées dans chaque pays.
Bardella n’est pas un cas unique en Europe
Le résultat ? Une prime pour les partis d’extrême droite et eurosceptiques, comme le montre la carte ci-dessous. Alors qu’en France le candidat RN Jordan Bardella continue de dominer outrageusement les sondages, d’autres pays européens placent l’extrême droite en tête. En Italie par exemple, le parti national conservateur de Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia) domine également les intentions de vote, avec plus de 27 % d’intentions de vote.
Même tendance aux Pays-Bas, où le parti de Geert Wilders (allié du RN au Parlement européen) est en tête, avec 22% d’intentions de vote. En Belgique flamande, le Vlaams Belang (également classé à l’extrême droite) est en pole position avec 27%. En Autriche, le Parti autrichien de la liberté FPÖ (qui siège également avec le RN au sein du groupe Identité et Démocratie) dépasse également les 27% des intentions de vote.
Les équilibres ne sont pas bouleversés, mais…
Si cette progression n’est pas (encore) de nature à bouleverser les principaux équilibres du Parlement européen (dominé par la droite du PPE et les socialistes du S&D), force est de constater qu’elle fait suite à une première percée de l’extrême droite observée lors de la dernière élection en 2019. Ce qui tend à confirmer la croissance constante des courants nationalistes et conservateurs à l’œuvre en Europe. Exemple avec le Portugal, où le parti d’extrême droite Chega, chouchouté par Marine Le Pen, devrait envoyer ses premiers eurodéputés en juin, avec 14,9% d’intentions de vote.
A l’inverse, plusieurs pays résistent à la poussée nationaliste, comme l’Espagne, où le parti d’extrême droite Vox stagne autour de 10%, derrière le PP (droite libérale) et le PSOE (socialiste), ou l’Allemagne qui voit l’AfD finalement tomber à la troisième place sur fond de scandales en série. Même chose pour la Suède, le Danemark et la Lituanie qui, comme l’Irlande ou la Belgique wallonne, placent actuellement la gauche en tête des intentions de vote. Reste à savoir si toutes ces tendances se confirmeront lors des élections.
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