Ce vendredi 17 mai, Jeanine et Marcel Salou nous ouvrent les portes de la maison familiale de Ploudaniel (29). C’est ici, au sein d’une famille de trois enfants, entre un frère aîné également policier et une sœur cadette, qu’a grandi leur fils, Xavier, tué jeudi en Nouvelle-Calédonie.
Après des études à Lesneven et Landerneau, ce dernier intègre l’école de gendarmerie du Mans en 2000, tremplin pour sa future carrière. « Il était très militaire, comme moi, attaché à son devoir et au maintien de l’ordre », assure Marcel, lui-même ancien lieutenant-capitaine dans la Marine nationale.
Plonger par passion
Par ailleurs, enfant, initié par son père, Xavier découvre la pêche sous-marine qu’il pratique aux côtés de son frère, à Kerlouan. Très vite, il se révèle être le plus doué des trois. La plongée, qu’elle soit sous-marine ou en apnée, devient une véritable passion qu’il pratique sur les côtes bretonnes mais aussi dans les eaux plus chaudes que lui offrent ses différentes missions.
« Dans la famille, on avait du mal à se retrouver. Xavier revenait néanmoins à Ploudaniel deux ou trois fois par an. La dernière fois, c’était à Pâques », se souvient Marcel. A chaque fois, l’appel du large l’attire vers la côte : « Dès son retour en Bretagne, il pratique la plongée. C’était un vrai pêcheur.
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Au moment de choisir sa voie, Xavier opte pour la gendarmerie mobile et rejoint l’un des escadrons du groupe blindé de Versailles-Satory (Yvelines). Il y fait toute sa carrière, s’installant en région parisienne avec sa compagne et ses deux enfants : une fille de huit ans et demi et un garçon de sept ans.
Au sein de son escadron, l’adjudant-chef Salou multiplie les missions de maintien de l’ordre en France métropolitaine mais aussi, lors de séjours de trois mois en outre-mer (Guyane, Mayotte) et à l’étranger (Kosovo, Centrafrique, Côte d’Ivoire). Sans oublier la Nouvelle-Calédonie où Xavier est arrivé le 22 avril, pour la neuvième fois.
« Le rôle de la gendarmerie mobile est de maintenir l’ordre mais aussi de rétablir l’ordre lorsqu’il est menacé. C’est pour cela que Xavier était en Nouvelle-Calédonie. D’ailleurs, il venait de me dire que, lors de ses huit précédentes missions sur l’île, il n’avait jamais vu un tel climat de violence », conclut son frère Patrice.