les oppositions peinent à faire entendre leurs critiques à l’égard de l’exécutif
Au-delà de l’état d’urgence, les oppositions réclament une réponse politique et diplomatique à la protestation contre la réforme du corps électoral.
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L’état d’urgence a été décrété mercredi 15 mai en Conseil des ministres pour rétablir le calme en Nouvelle-Calédonie. L’archipel est secoué par de violentes émeutes et affrontements depuis le début de la semaine, en marge de la contestation indépendantiste contre la réforme constitutionnelle qui vise à élargir l’électorat calédonien. Cinq personnes ont été tuées, dont deux gendarmes et trois Kanak (tous trois tués par des civils).
L’état d’urgence a pour effet de restreindre les libertés des Calédoniens et de renforcer les pouvoirs de maintien de l’ordre. Mais pour les députés de l’opposition, cela ne suffira pas à sortir de la crise.
Pour les Insoumis Bastien Lachaud, il est impératif de recréer du lien : « Le gouvernement doit faire un geste très fort pour montrer qu’il comprend la complexité de la situation calédonienne. Elle doit retirer son texte et mettre en œuvre une mission de dialogue pour parvenir à un accord politique global.»
Mais où discuter et surtout qui pour diriger cette mission de dialogue après des mois de tensions ? Selon Yohann Gillet, vice-président du Rassemblement national à l’Assemblée, c’est à Emmanuel Macron de s’en charger et la situation l’exige. « Les Calédoniens sont français. Cinq fois dans l’Histoire, ils ont réaffirmé leur souhait d’être Français, il faut donc que le Président de la République leur accorde davantage de considération. »il croit.
A l’inverse, pour le député communiste guyanais Jean-Victor Castor, « il doit y avoir une mission neutre ». Le président n’est, selon lui, plus le meilleur interlocuteur pour garantir cette considération aux Calédoniens : « Aujourd’hui, le gouvernement a perdu sa crédibilité parce qu’il a pris parti. Alors que le défi aujourd’hui est de sortir de cette spirale de violence.»
Emmanuel Macron avait prévu une visioconférence avec des élus calédoniens jeudi 16 mai, mais ces derniers « refusent le dialogue », indique l’Elysée. Il a également chargé son Premier ministre Gabriel Attal d’inviter prochainement les représentants de l’archipel pour relancer les discussions.