Société Générale : Ces déclarations d’Emmanuel Macron qui propulsent Société Générale en Bourse
(BFM Bourse) – Dans un entretien à Bloomberg, le président de la République a indiqué qu’il était ouvert à un éventuel rachat d’un établissement français par une autre banque européenne.
Avec une valorisation très peu exigeante et une performance boursière en retard par rapport aux autres banques (+14% depuis le début de l’année contre +18% pour l’indice paneuropéen Stoxx Europe 600 Banks), le moindre prétexte semble bon pour soutenir le titre. Société Générale.
Le titre a augmenté de 4,1% ce mardi, soit la plus forte hausse du CAC 40, alors que la banque n’a publié aucune annonce. La cause de cette hausse semble se chercher à Versailles, où s’est tenu lundi le sommet « Choose France ».
Sur place, lors d’un entretien télévisé avec Bloomberg (en anglais), le président de la République a expliqué qu’il était ouvert à un potentiel rachat d’une banque française par un autre établissement européen. « Cela fait partie de l’accord : agir en tant qu’Européens signifie que vous avez besoin d’une consolidation en tant qu’Européens. » A la question de savoir si cela pourrait impliquer des fusions transfrontalières, le président a répondu « certainement ».
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Un rappel de la mise au rebut
Emmanuel Macron n’a pas explicitement cité la Société Générale dans ses propos. Mais la question initiale de l’intervieweur prenait comme exemple le rachat de la banque de La Défense par l’espagnol Santander. Et, à supposer qu’une banque française soit effectivement rachetée par un autre établissement en Europe, la Société Générale pèserait bien moins (22 milliards de capitalisation boursière) que BNP Paribas (80 milliards d’euros) ou Crédit Agricole SA (47 milliards d’euros). ‘euros) qui appartient par ailleurs, pour ces dernières, aux caisses régionales du groupe Crédit Agricole.
Contacté par BFM Bourse, un porte-parole de la Société Générale n’a pas souhaité commenter dans l’immédiat.
Cette intervention du président remet une pièce de monnaie dans la machine spéculative sur la consolidation bancaire.
« La réaction des marchés face au titre Société Générale est probablement due aux déclarations d’Emmanuel Macron, qui peuvent rappeler aux investisseurs le prix bon marché du titre », estime un intermédiaire financier.
Lors de sa journée dédiée aux investisseurs en septembre dernier, la banque elle-même avait souligné sa faible valorisation en Bourse, avec un titre qui se négociait alors à 0,4 fois la valeur de son bilan (mesurée par la « valeur comptable tangible ») contre 0,8 fois en moyenne pour un groupe de neuf banques européennes.
L’intermédiaire financier cité ci-dessus se montre cependant sceptique quant à une fusion entre deux banques européennes de pays différents. « Il n’existe pas de marché bancaire unique en Europe et la consolidation transfrontalière est passée de mode », juge-t-il.
Les investisseurs ont imaginé par le passé une fusion entre Unicredit et Société Générale. Mais ces spéculations se sont calmées depuis longtemps et ont été principalement alimentées par le fait que Jean-Pierre Mustier, ancien patron du pôle Banque de Financement et d’Investissement de la SocGen, avait dirigé Unicredit de 2016 à 2020. Aujourd’hui, Unicredit pèse un peu moins que trois fois plus que la Société Générale en Bourse.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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