Des employés du Vatican engagent une procédure concernant leurs conditions de travail
ANDRÉAS SOLARO / AFP
Une cinquantaine de salariés des musées de la cité-État ont engagé des poursuites judiciaires pour contester leurs conditions de travail et le manque de sécurité du personnel et des visiteurs.
Quarante-neuf employés – dont 47 gardiens – ont adressé une mise en demeure au cardinal Fernando Vérgez Alzaga, président du gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican qui exerce le pouvoir exécutif du Saint-Siège, sous l’autorité du pape.
« Les conditions de travail portent atteinte à la dignité et à la santé de chaque salarié. La mauvaise gestion est évidente, et elle serait encore plus grave si elle était due au seul objectif de générer plus de profits.écrivent-ils, selon les informations révélées par le quotidien italien Le Corriere della Sera et confirmé à AFP par leur avocate, Laura Sgro.
Cette procédure est présentée comme la première recours collectif (procédure collective) intentée par des salariés du Vatican, cité-État qui ne reconnaît pas les syndicats. Elle doit déclencher une mesure de médiation : en cas d’échec, ou d’absence de réponse du Vatican, ce dernier risque un procès.
Des règles trop restrictives
Au fond, les plaignants s’estiment victimes de règles trop restrictives ou, au contraire, de manquements au droit du travail et de la sécurité sociale. Ils indiquent par exemple qu’en cas d’arrêt maladie, et quelle qu’en soit la raison, ils ne sont pas autorisés à quitter leur domicile car une visite des inspecteurs des affaires sociales peut intervenir à tout moment. Certains, affirment-ils, ont été punis alors qu’ils se trouvaient chez le médecin.
Selon eux, les heures supplémentaires sont moins bien rémunérées que la durée normale du travail, les affectations et promotions sont arbitraires et la couverture sociale en cas de cessation d’activité est nulle : « Au Vatican, il n’y a pas d’assurance chômage, pas de mesures de soutien financier en cas de crise ou de perte totale d’activité. »
Les salariés contraints de rester chez eux pendant la pandémie de Covid-19 en raison de la fermeture des musées ont dû rembourser, sur leur salaire, les heures non effectuées, selon eux. Ils reprochent enfin au Vatican d’accepter un nombre de visiteurs supérieur à celui fixé par les règles de sécurité.
Les Musées du Vatican, qui abritent notamment la Chapelle Sixtine, emploient 700 personnes, dont 300 gardiens, mais aussi des restaurateurs d’art et des chercheurs hautement qualifiés qui veillent sur ses riches collections. Ils accueillent des millions de visiteurs chaque année et représentent une source de revenus précieuse pour le Saint-Siège.
