les partis des candidats français s’engagent à ne pas s’allier avec l’extrême droite (sauf un)
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Aux élections européennes, les groupes de candidats français s’engagent à ne pas s’allier avec l’extrême droite (sauf un) – photo de plusieurs candidats européens prise le 18 avril 2024
POLITIQUE – Un nouveau bel ami ? Les principaux partis européens candidats français aux élections du 9 juin ont signé cette semaine une déclaration commune pour dénoncer les violences de l’extrême droite et s’engager à refuser toute alliance avec leurs représentants à Bruxelles et Strasbourg. Celui de François-Xavier Bellamy manque néanmoins.
Rédigé à l’initiative des Socialistes et Démocrates, le groupe de Raphaël Glucksmann au Parlement européen, le texte publié mercredi 8 mai rassemble les Verts (Marie Toussaint), ainsi que les groupes menés par Valérie Hayer et Manon Aubry, Renew et La Gauche. Il dénonce la série d’attaques contre des dirigeants politiques, notamment en Allemagne, et affirme que les signataires ne formeront jamais d’alliance ni ne coopéreront avec les forces d’extrême droite qui tentent de « pour nous ramener aux pages les plus sombres de notre histoire. »
Peu convaincant pour le PPE, premier groupe (conservateur) au Parlement avant les élections. Selon Le gardien en Grande-Bretagne et Politico en France, le Parti populaire européen, dans lequel siège la droite française incarnée par Les Républicains, a refusé de rejoindre les autres forces. Une absence remarquée. Et l’illustration d’un cordon sanitaire qui s’estompe également partout en Europe ?
Von der Leyen n’exclut pas une alliance avec Meloni
En tout cas, ce n’est pas le premier signe. Récemment, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, candidate à un second mandat et issue du PPE, a suscité l’indignation de ses adversaires en laissant la porte ouverte à une alliance avec l’un des deux groupes de droite radicale et nationaliste au Parlement. .
Lors d’un débat fin avril, l’ancien ministre allemand de la Défense a exclu de coopérer avec Identité et démocratie (ID), le groupe qui regroupe le RN français, l’AfD allemande ou la Liga de l’Italien Matteo Salvini. Elle les accuse notamment d’être des partisans du président russe Vladimir Poutine et de jouer contre leurs camps.
Mais elle s’est montrée beaucoup moins catégorique sur la possibilité d’un accord avec les Conservateurs et réformistes européens (ECR), qui pourraient sortir renforcés des élections. C’est au sein de cette famille politique, dirigée par l’Italienne Giorgia Meloni, que siègent des groupes d’extrême droite comme Vox en Espagne ou Reconquête d’Éric Zemmour.
« Cela dépendra de la composition du Parlement et de qui appartient à quel groupe », a répondu en substance Ursula von der Leyen, au grand désarroi de ses principaux alliés jusqu’ici au Parlement européen, les Socialistes et Démocrates (S&D) et les centristes et libéraux de Renew. Qu’est-ce qui nous laisse entrevoir une large recomposition à Bruxelles ?
Depuis ce débat et cette déclaration remarquée, la dirigeante allemande a eu l’occasion de préciser ses propos. Elle a notamment assuré, mercredi 8 mai, lors d’un discours en Allemagne, qu’elle ne travaillerait qu’avec des formations ayant « un engagement clair » en faveur de l’État de droit, de l’Europe et de l’Ukraine contre les crimes du Kremlin.
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