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Le « Charles-de-Gaulle » fait ses premières démonstrations de force sous commandement de l’OTAN

Le porte-avions « Charles-de-Gaulle » appareille du port de La Sude le 7 mai 2024 pour poursuivre sa mission Akila.

A écouter ce 7 mai, après une escale en Crète, la plupart des marins du Charles de Gaulle, la première mission du porte-avions français sous commandement de l’OTAN, baptisé « Akila », ne change pas fondamentalement  » presque rien  » dans leur vie quotidienne. Certains concèdent que les PowerPoints à remplir ou certains fonds de carte sont un peu différents. Qu’il y en a peut-être  » compétence «  à maîtriser avec des clés de chiffrement pour les liens tactiques. Mais le principal changement marquant, aux yeux de l’équipage du plus gros navire de la flotte française et ses 1 800 hommes, depuis le départ de Toulon le 22 avril, c’est ce simple drapeau bleu et blanc avec le logo de l’Alliance, ajouté à côté du Étendard français tout en haut de la tour, au-dessus du poste de commandement.

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Ce retour à la mer un peu particulier, après des mois d’arrêt technique, doit durer jusqu’au 10 mai sous la bannière de l’Otan. « Cependant, tout est déjà standardisé dans les procédures de l’OTAN et tous nos processus sont déjà en anglais », souhaite préciser, comme d’autres, un lieutenant, chargé d’assurer toute la défense du porte-avions, depuis ses stocks de missiles Aster jusqu’à la lutte contre les drones. Un poste stratégique sur lequel la France conserve un contrôle total en cas d’attaque, même avec un préavis très court, prévient cet officier, soucieux de ne pas s’exposer à des accusations de perte de « la souveraineté » soulevées ces dernières semaines par l’opposition.

Le drapeau français, l'OTAN et la marque du contre-amiral dans le cadre du porte-avions.

Le seul pour qui le passage de Charles de Gaulle sous pavillon de l’OTAN marque une véritable évolution, c’est le commandant de l’ensemble du groupe aéronaval (GAN), le contre-amiral Jacques Mallard, qui gère à la fois le porte-avions, mais aussi son escorte habituelle, deux frégates, un bateau ravitailleur et un sous-marin. . Chaque matin, depuis le début de la mission, il doit participer à un « call » avec ses homologues italiens, portugais et grecs, qui participent à la mission, sous la supervision d’un vice-amiral américain, en même temps patron de le VIe Flotte américaine et chef d’un des quartiers généraux de l’OTAN – appelé « StrikeforNato » – basé au Portugal. « C’est à lui que je rends compte, et c’est avec lui que l’on discute des objectifs communs, pas de ceux de la France »détaille le contre-amiral.

Ce changement de pratique correspond à la volonté de la France, depuis le début de la guerre en Ukraine, en février 2022, de reprendre du poids au sein de l’Otan, après des années de relations tendues alors que l’armée française était principalement tournée vers l’Afrique et la lutte contre le terrorisme. Un désintérêt souligné par la Cour des comptes, en 2023, dans un rapport qui pointe notamment un nombre important de postes non pourvus. « Pendant des années, on s’assoupissait un peu faute de menace »concède le vice-amiral Jean-Emmanuel Roux de Luze, chef adjoint de l’état-major de l’Otan en charge de la zone méditerranéenne, basé à Naples (Italie), de passage par le Charles de Gaulle.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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