Zone euro : Les arguments en faveur d’une baisse des taux se renforcent – 05/06/2024 à 11:09
Photo de Philip Lane, économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE)
Les arguments en faveur d’une réduction des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) en juin se renforcent dans un contexte de baisse de l’inflation des services, a déclaré lundi Philip Lane, économiste en chef de l’institution de Francfort. dans une interview accordée au journal espagnol El Confidencial.
La BCE a laissé entendre qu’elle pourrait assouplir sa politique monétaire après sa réunion du 6 juin si de nouvelles données confirment la conviction des décideurs selon laquelle l’inflation se rapprocherait de l’objectif de 2 %. d’ici mi-2025.
« Tant l’estimation préliminaire de l’inflation dans la zone euro pour avril que le chiffre du PIB du premier trimestre renforcent ma confiance dans le fait que l’inflation devrait revenir à son objectif dans le délai imparti », a déclaré Philip Lane.
« Donc, à partir d’aujourd’hui, mon niveau de confiance personnelle s’est amélioré depuis notre réunion d’avril », a-t-il ajouté, notant que d’autres données clés doivent encore être publiées dans les semaines à venir.
Les investisseurs semblent également penser qu’une baisse des taux en juin est presque une évidence, même si des doutes se sont accumulés ces dernières semaines sur des mesures au-delà de cette échéance, la Réserve fédérale américaine (Fed) ayant laissé entendre que son assouplissement monétaire pourrait être retardé.
Même si la BCE insiste sur le fait qu’elle ne dépend pas de la Fed, un écart croissant entre les taux d’intérêt des plus grandes banques centrales du monde affaiblirait l’euro et stimulerait l’inflation européenne, atténuant ainsi l’impact d’une décision solitaire de la BCE.
Philip Lane a souligné que les données d’inflation d’avril ont finalement montré une amélioration grâce à un ralentissement de la croissance des prix dans les services, mais que la banque continuerait à surveiller le secteur pour s’assurer qu’il ne fasse pas dérailler par la suite le processus de désinflation.
L’inflation globale s’est établie à 2,4 % sur un an en avril et la BCE s’attend à ce qu’elle fluctue autour de ce niveau pendant la majeure partie de l’année, avant de retomber sous ce seuil en 2025.
(Reportage Balazs Koranyi ; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)