Parfois, il faut du courage lorsqu’on est entraîneur, notamment lorsqu’il s’agit d’établir une hiérarchie pour ses gardiens. A la tête du Brésil, Tite a par exemple eu le courage de confier les clés du camion à Alisson, au détriment d’Ederson. Un choix radical que Mauricio Pochettino n’a pas pu faire au PSG, optant pour une alternance entre Keylor Navas et Gianluigi Donnarumma. Mais rapidement, l’Argentin s’est rendu compte que cette option allait heurter les egos de chacun, et il a alors tranché, propulsant l’Italien numéro un la saison suivante.
Nous n’en sommes pas encore là à Madrid, mais Carlo Ancelotti devra encore faire face à un casse-tête similaire en fin de saison. Celui de définir qui gardera les cages du Real Madrid pour une éventuelle finale de Ligue des Champions. D’un côté, l’Ukrainien Andriy Lunin, presque impeccable depuis sa prise de fonction officielle à la place de Kepa en janvier. De l’autre, Thibaut Courtois, l’un des meilleurs gardiens d’Europe ces 10 dernières années, et de retour d’une grave blessure au genou ces dernières semaines (il s’est ensuite déchiré le ménisque en mars mais est de retour).
Courtois jouera contre Cadix ce week-end
« Courtois jouera demain contre Cadix (ce samedi), et Lunin face au Bayern mercredi en demi-finale retour de C1», a déclaré Carlo Ancelotti ce vendredi en conférence de presse. Pour l’instant, il est difficile d’être plus clair. Mais que se passera-t-il ensuite, notamment en Ligue des Champions, s’il y en a une (le Real Madrid a été retenu par le Bayern Munich à l’aller) ? Ces dernières années, certains entraîneurs, comme Antoine Kombouaré, ont été confrontés à des situations similaires en Coupe. Impeccable tout au long de la campagne de Coupe de France 2022, Rémy Descamps a été relégué sur le banc du Stade de France, au profit du numéro un Alban Lafont (Nantes s’est imposé 1-0 contre Nice). Même son de cloche l’année suivante avec cette fois une humiliation subie face à Toulouse (5-1). Injustice ou pas envers le gardien numéro 2 ? Cette décision reste à la discrétion des entraîneurs.
Dans ce cas, Carlo Ancelotti devra tirer sur la corde sensible pour convaincre son « sacrifié » s’il y avait une finale. Invité à évoquer le sujet ce vendredi en conférence de presse, l’Italien a préféré intervenir : « Nous ne pensons qu’à la finale que nous aurons mercredi contre le Bayern. Nous ne pensons pas à ce qui pourrait arriver dans un mois. Nous verrons. Mais j’espère que nous pourrons y réfléchir, cela signifiera que nous aurons atteint la finale des Champions à Londres. Avec un intérim plus que réussi dans les buts madrilènes, notamment lors du quart de finale où il a dégoûté Manchester City aux tirs au but, Lunin pourrait vivre un déclassement comme une humiliation. Courtois, pas du genre à cacher ses humeurs, comme en témoigne son conflit ouvert avec le sélectionneur belge, Domenico Tedesco, qui ne souhaitait pas le nommer capitaine, pourrait aussi s’arracher le spleen. Alors bonne chance à Carlo Ancelotti.
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