Aux Etats-Unis, la Fed maintient ses taux et pointe « le manque de progrès » sur le front de l’inflation
La Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu, mercredi 1euh May, ses taux d’intérêt inchangés à l’issue de sa dernière réunion, rapportant le« manque de progrès » nouvelles récentes sur le front de l’inflation. Elle a toutefois annoncé qu’elle dégonflerait plus lentement le volume des actifs figurant à son bilan à partir de juin.
La banque centrale américaine a laissé ses taux au plus haut depuis plus de vingt ans, entre 5,25% et 5,5%, fourchette à l’intérieur de laquelle ils évoluent depuis juillet, a-t-elle annoncé dans un communiqué. Cela a pour effet de maintenir les taux d’intérêt sur les prêts immobiliers, les cartes de crédit, les prêts automobiles, etc. à un niveau élevé, afin d’éviter que les prix ne continuent de s’envoler.
Le Comité de politique monétaire précise que «Ces derniers mois, il y a eu un manque de progrès vers l’objectif de 2% d’inflation fixé par la commission». L’inflation semblait en passe d’atteindre progressivement son objectif de 2 %. Mais depuis janvier, il est reparti à la hausse, à 2,7% sur un an en mars, selon l’indice de base des prix de la consommation personnelle (PCE), privilégié par la Fed et qu’elle souhaite ramener à 2%, et 3,5 % selon l’indice des prix à la consommation (IPC).
Lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion monétaire au cours de laquelle la Fed a décidé de laisser les taux tels quels, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a prévenu qu’il serait probablement nécessaire de « plus de temps que prévu » avant d’avoir confiance dans la baisse de l’inflation, ce qui implique que les taux resteront élevés plus longtemps. M. Powell a toutefois souligné qu’il était « il est peu probable que le prochain mouvement des taux soit une augmentation »la politique monétaire est jugée « suffisamment restrictif » au fil du temps.
Les marchés, qui espéraient voir les taux commencer à baisser en juin, misent désormais plutôt sur septembre, voire novembre, selon l’estimation du groupe CME. « La Fed aura besoin de plusieurs mois de bonnes nouvelles sur la croissance des salaires et l’inflation »note Nancy Vanden Houten, économiste pour Oxford Economics.
Assouplissement de la politique monétaire
La Réserve fédérale marque cependant le début d’un assouplissement de sa politique monétaire : elle a annoncé mercredi qu’elle réduirait plus lentement le volume des actifs de son bilan, à partir de juin. Le marché du travail américain reste également trop tendu au goût de la Fed. Les chiffres officiels du mois d’avril seront publiés vendredi 3 mai, mais les entreprises du secteur privé à elles seules ont créé 192 000 emplois en avril, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi.
Enfin, l’indice du coût de l’emploi a été bien plus élevé que prévu au premier trimestre, « ce qui suggère que la décélération des salaires a cessé, au moins temporairement »note Krishna Guha, économiste chez Evercore, une société de conseil en investissement.
Bien que la Fed soit indépendante du pouvoir politique, l’évolution des taux d’intérêt et des prix aux Etats-Unis est un sujet particulièrement sensible en cette année électorale, alors que le candidat à la présidence Joe Biden a d’abord tenté d’orienter sa campagne sur la réussite de son projet économique. politique. Le vote de novembre aura lieu la veille d’une réunion du comité de politique monétaire.