Le mandat d’arrêt contre Benyamin Netanyahu différemment apprécié par les partis politiques français
Une ligne de fracture traverse les partis politiques français après l’annonce, jeudi 21 novembre, de l’émission de mandats d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif.
A droite et à l’extrême droite, où le soutien à l’Etat hébreu s’affiche sans réserve, le ton est particulièrement critique. « Il y a clairement une volonté d’humilier Israël à travers cette décision »a regretté vendredi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu sur Franceinfo. « Tout ce qui fait obstacle à une solution politique n’est pas forcément le bienvenu pour le moment »a déclaré le député macroniste Sylvain Maillard sur la même chaîne. La guerre à Gaza, déclenchée après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a fait 1 200 victimes, est entrée dans son quatorzième mois et a fait plus de 43 000 morts Palestiniens.
Le député Les Républicains Philippe Juvin a remis en question la légitimité de la Cour pénale internationale (CPI), dont la France est partie depuis sa création en 2002. « Qui ne voit pas la dérive très inquiétante des institutions internationales qui font de la lutte contre Israël un point commun de tous ces gens qui, au fond, n’exercent pas la démocratie dans leur propre pays ? »a-t-il déclaré sur Sud Radio.
« Criminel de guerre »
L’annonce de la Cour a reçu un tout autre accueil à gauche. « La décision de la CPI contre Netanyahu et Gallant est la conséquence incontestable de leur stratégie d’anéantissement, toujours à l’œuvre »a estimé la cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, sur X. Pour Olivier Faure, le patron du PS, « cette décision doit conduire les pays occidentaux à interrompre immédiatement toutes les livraisons d’armes utilisées à Gaza ». « Netanyahu est un criminel de guerre désormais activement recherché »s’est félicitée la chef des députés insoumis, Mathilde Panot, sur X.
Le gouvernement, de son côté, a dans un premier temps rappelé que le « lutte contre l’impunité » avait toujours été un » priorité « pour Paris. Vendredi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères « pris note » mandats d’arrêt et rappelé « pièce jointe (de France) au travail indépendant de la Cour », sans préciser explicitement si la France, contrairement à ce qu’affirment d’autres pays européens, arrêterait les personnes impliquées si elles se rendaient sur son territoire.