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Zelensky craint une défaite face à la Russie si l’aide américaine cesse

Un missile ATACMS lancé depuis une installation de l’armée américaine à White Sands, Nouveau-Mexique, le 14 décembre 2021 (John Hamilton / DoD/AFP)

Volodymyr Zelensky a mis en garde mardi contre le risque de défaite face à Moscou en cas d’arrêt de l’aide américaine, jugeant en jeu la « survie » de l’Ukraine au moment où les tirs de missiles américains ATACM sur le territoire russe font craindre un nouveau conflit. escalade.

Au 1.000e jour de la guerre, Moscou a promis une réponse « appropriée » après l’attaque menée par l’Ukraine sur son sol dans la nuit de lundi à mardi et a annoncé que les possibilités de recours à l’arme nucléaire étaient ainsi élargies, une rhétorique dénoncée. par les Occidentaux.

Alors que sur le terrain les troupes russes avancent sur plusieurs secteurs du front, Kiev et ses alliés européens s’inquiètent des conséquences du retour au pouvoir le 20 janvier de Donald Trump, très sceptique quant aux milliards que l’administration de l’actuel président Joe Biden a accordé des subventions à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en 2022.

« S’ils coupent (l’aide), je pense que nous allons perdre », a déclaré le dirigeant ukrainien dans une interview à Fox News, la chaîne américaine préférée des conservateurs.

« Bien sûr, de toute façon, nous resterons, nous nous battrons. Nous avons notre production. Mais cela ne suffit pas pour gagner. Et je pense que cela ne suffit pas pour survivre », a-t-il déclaré. -a-t-il ajouté, soulignant l’importance de «l’unité» entre l’Ukraine et les États-Unis.

Durant sa campagne, le Républicain a promis à plusieurs reprises de mettre fin rapidement à la guerre, sans préciser comment.

Lundi, l’entourage de Donald Trump a même dénoncé une « escalade », voire un risque de « troisième guerre mondiale » après la décision de Joe Biden d’autoriser l’Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée de fabrication américaine.

« Nouvelle étape »

Après l’annonce de ce feu vert dimanche, l’attaque ukrainienne de mardi matin, selon Moscou, a visé des installations militaires.

Selon le récit de l’armée russe, « à 3h25 du matin, l’ennemi a frappé un site dans la région de Briansk », non loin de la frontière ukrainienne, avec des « missiles tactiques ATACMS ». Cinq projectiles ont été détruits.

Ces tirs ont été confirmés à l’AFP par un responsable ukrainien s’exprimant sous couvert d’anonymat, même si le chef de l’Etat Volodymyr Zelensky s’est limité à dire que son pays possédait ces missiles et qu’il « les utiliserait ».

M. Lavrov a de son côté jugé, en marge du G20 de Rio, que cela envoyait « un signal » selon lequel l’Ukraine et l’Occident « veulent l’escalade ». Il s’agit « d’une nouvelle phase dans la guerre occidentale contre la Russie et nous réagirons en conséquence », a-t-il insisté.

Pour lui, ces missiles précis fournis par les Etats-Unis ne peuvent être utilisés par Kiev « sans l’aide d’experts et d’instructeurs américains ».

En réponse, M. Lavrov a invité les Occidentaux à « lire l’intégralité » de la nouvelle doctrine nucléaire russe, officialisée mardi par Vladimir Poutine, qui élargit la possibilité de recourir à l’arme atomique en cas d’attaque « massive ». par un pays non nucléaire mais soutenu par une puissance nucléaire. Une référence claire à l’Ukraine et aux États-Unis.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Sybiga a appelé à « garder la tête froide » face à cette révision de la doctrine nucléaire russe et à « ne pas céder à la peur ».

Washington, Londres et l’Union européenne ont dénoncé une « rhétorique irresponsable » de la part de la Russie de Vladimir Poutine, qui évoque à plusieurs reprises le spectre du recours à l’arme nucléaire depuis le début de l’offensive en février 2022 contre l’Ukraine.

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé une posture « escalade » de la Russie qu’il a appelé à « raisonner ». « Elle a des responsabilités en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies », a déclaré M. Macron aux journalistes après le sommet du G20 au Brésil.

Pertes territoriales

Le président russe ne s’est pas encore exprimé publiquement sur l’attaque ukrainienne mardi matin mais son porte-parole Dmitri Peskov, dans un entretien à l’agence Ria-Novosti, a accusé l’Occident de vouloir provoquer « une défaite stratégique » de la Russie et « d’utiliser l’Ukraine ». comme instrument » pour cela.

L’Ukraine réclame depuis des mois de pouvoir frapper des cibles militaires en profondeur en Russie pour perturber la logistique de son armée, désormais soutenue par des milliers de soldats nord-coréens, selon Kiev et les Occidentaux.

Face au Parlement ukrainien, Volodymyr Zelensky a estimé que l’issue interviendrait en 2025. « Cette étape déterminera qui gagnera », a-t-il relevé, convaincu que « l’Ukraine peut vaincre la Russie », même si « cela » est très difficile ».

Mais M. Zelensky a reconnu que l’Ukraine devra peut-être attendre Poutine pour « restaurer » son intégrité territoriale, les forces russes occupant près de 20 % de sa superficie.

C’est la première fois qu’il admet que son pays devra « peut-être » accepter, pour un temps, la perte de zones occupées par la Russie.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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