Huit attentats en trois mois : à Nantes, la police met fin à la dérive très violente d’une bande de jeunes délinquants
Depuis cet été, une série d’agressions, « particulièrement violentes », précise Renaud Gaudeul, procureur de Nantes, ont été commises contre des victimes, pour la plupart mineures, principalement dans le quartier Malakoff. Les investigations, menées par le service local de police judiciaire du commissariat de Nantes, ont permis d’attribuer ces agressions à une bande de garçons, habitant le quartier du Clos-Toreau.
Un groupe d’amis poursuivi
L’enquête a débuté au lendemain du 25 juillet. Ce jour-là, vers 21 heures, rue de Saint-Jean de Luz, un habitant a été gêné par trois individus debout devant son domicile et inhalant du protoxyde d’azote. « Il a ouvert la porte de son domicile, a demandé aux individus de quitter les lieux et a reçu un coup de couteau de type Opinel 13 au front », relate le procureur de Nantes.
Plusieurs autres attaques très violentes suivront. Le 25 août, entre 20 h 50 et 21 heures, place Rosa Parks, dans le quartier Malakoff, un groupe d’amis a été pourchassé par des individus à scooter, dont l’un portait un gros couteau de type Opinel 13. L’une des victimes, mineure, est rattrapée et reçoit des coups à la tête avec le manche d’un couteau. Ils lui feront valoir dix jours d’incapacité totale de travail.
Mis en sous-vêtements et battu jusqu’à perdre connaissance
Le 28 août, vers 20 heures, rue d’Anglais, quartier Malakoff, un mineur a été poignardé à plusieurs reprises alors qu’il se trouvait avec des amis devant une boulangerie du quartier. Il devra subir une opération à la main et bénéficiera de quinze jours d’ITT.
Le 3 septembre 2024, vers 16h30, boulevard Emile Gabory à Nantes, un mineur attendant son bus a été emmené de force par plusieurs individus dans un bus en direction du Clos-Toreau. Arrivé dans le quartier, le groupe le pousse dans une cage d’escalier puis dans un box. Il est mis en sous-vêtements et battu jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Sa carte bancaire, son téléphone portable et sa carte d’identité sont volés. Il a réussi à s’enfuir vers 2h30 du matin en percutant son geôlier. Ses blessures lui ont valu dix jours d’ITT.
Un livreur se défend
Nouvelle attaque le 27 septembre. Peu avant 19 heures, rue Gaëtan Rondeau, une adolescente s’apprêtant à monter à bord de son autobus a été heurtée par un groupe de quatre à cinq individus. Ils lui volent son téléphone portable, mais elle les reconnaît comme des jeunes du quartier du Clos-Toreau.
Le 6 octobre, peu après minuit, toujours rue Saint-Jean de Luz, un livreur reçoit un coup de couteau de type Opinel 13 au ventre. Tout en se défendant, la victime saisit la lame avec la main. La coupe profonde nécessite huit semaines d’ITT.
Deux jours plus tard, à 18 heures, une victime, restée « non identifiée » précise le procureur, a été encerclée par quatre individus dans un magasin du centre commercial Beaulieu. Il reçoit plusieurs coups. Des caméras de vidéosurveillance permettent d’identifier deux des auteurs.
Quatre mineurs et un majeur de 18 ans
Mais le groupe a encore eu le temps de commettre une huitième attaque : le 14 octobre, vers 7h30, place Rosa Parks, un mineur s’apprêtant à monter à bord d’un bus a été poignardé et poignardé par cinq individus. . Il s’en est sorti avec deux blessures à la tête, une blessure à la cuisse et un hématome à la joue.
Une vaste opération de police judiciaire a été lancée le 12 novembre. Cinq jeunes hommes, dont un majeur âgé de 18 ans et quatre mineurs âgés de 14, 15, 16, 17 ans, ont été interpellés. Ils ont été déférés devant le procureur de la République le 14 novembre. L’adulte et deux des mineurs ont été placés en détention provisoire. Les deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire.
« Procéder à l’arrestation des autres suspects »
Une information judiciaire a été ouverte des chefs de violences avec usage d’arme, violences aggravées, arrestation, enlèvement, enlèvement ou détention arbitraire d’un mineur de 15 ans commis en bande organisée, vol avec arme en bande organisée, diffusion d’enregistrement d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne. « L’information judiciaire doit permettre d’identifier et d’interpeller d’autres suspects », précise le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul.