Mélenchon exige que le traité Mercosur-UE soit discuté à l’Assemblée nationale
Le gouvernement a jugé irrecevable une proposition de résolution de LFI visant à refuser le traité. Début octobre, une proposition de résolution similaire émanant du groupe RN avait également été refusée.
Le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a demandé dimanche l’organisation d’un débat à l’Assemblée nationale sur le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, « et qu’il ne s’applique pas si les Français ne votent pas pour ».
« Monsieur Macron, arrêtez votre cirque avec le Mercosur. Nous exigeons que ce traité soit discuté à l’Assemblée Nationale et qu’il ne s’applique pas si les Français ne le votent pas »» a ordonné Jean-Luc Mélenchon au président de la République, lors d’un entretien sur France 3. Le groupe des députés Insoumis avait prévu l’examen dans sa case parlementaire le 28 novembre d’une proposition de résolution invitant le gouvernement à refuser ce traité.
Le gouvernement l’a jugée irrecevable le 5 novembre, tout comme une proposition de résolution similaire du groupe RN avait été jugée irrecevable début octobre. La présidente de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, Aurélie Trouvé (LFI), a annoncé samedi sur franceinfo que son groupe allait déposer une nouvelle proposition de résolution pour demander l’organisation d’un débat, au titre de l’article 50-1 du la Constitution, afin que « L’Assemblée nationale peut se prononcer contre cet accord ».
Cette proposition sera finalisée lundi, a-t-elle indiqué à l’AFP. L’ancien leader d’Attac a vivement critiqué l’attitude du chef de l’Etat, jugeant que « si l’accord est signé, le premier responsable sera le président Macron qui, pendant des années et des années, a laissé ces négociations se dérouler » Et « laissé croire qu’un bon traité serait possible ».
Pas « trop tard »
Elle a également estimé que la France tardait à tenter d’organiser la rébellion au niveau européen contre ce texte. « Il est peut-être temps d’organiser une minorité de blocage »dit-elle. Il est « probablement en retard »mais pas forcément « trop tard »bloquer « la partie commerciale » de l’accord, a également estimé sur Radio J le député PS et ancien président de la République François Hollande.
Pour ce faire, au moins quatre États membres de l’UE, représentant au moins 35 % de la population de l’UE, doivent s’y opposer, a-t-il rappelé. De son côté, l’eurodéputée LFI Manon Aubry a adressé à Ursula Von Der Leyen une lettre ouverte signée selon elle par plus de 130 parlementaires de 13 pays, appelant le président de la Commission européenne à renoncer à la conclusion du traité.
« C’est la première fois qu’un appel transnational est publié, démontrant que la problématique dépasse les simples frontières de l’agriculture française »a-t-elle souligné auprès de l’AFP. La missive, publiée dimanche par le journal La Tribune, dénonce également le projet présumé de la Commission de scinder l’accord en deux. « pour contourner la ratification des parlements nationaux ».
Les agriculteurs français comptent se mobiliser dès lundi contre ce traité – négocié depuis des décennies entre l’UE et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie) – que la Commission européenne, soutenue par plusieurs pays comme l’Allemagne et l’Espagne, espère signer. d’ici la fin de l’année. Le sujet est également au menu de la tournée du président Macron en Amérique latine, qui a débuté samedi soir et se poursuivra jusqu’à jeudi.