Divertissement

origines, carrière, compagnons… ce qu’il faut savoir sur l’acteur

Il est passé de Jean-Michel Apeuprès (et bien d’autres Jean-Michel) dans ses sketchs avec Olivier Baroux à Philippe Rickwaert, homme politique aux pratiques parfois discutables, dans la série « Baron Noir ». Retour sur le parcours de Kad Merad, actuellement à l’affiche du nouveau film de Claude Lelouch, « Enfin ».

Si certains le connaissaient déjà pour ses sketchs avec Olivier Baroux à la radio puis à la télévision et ses nombreux Jean-Michel, Kad Merad a prouvé qu’il n’était pas qu’un farceur avec son (deuxième) rôle dans « Les Choristes » (2004). Depuis, il enchaîne les succès. Impossible de ne pas citer « Bienvenue chez les Ch’tis » (2008), de Dany Boon, et ses 20 millions d’entrées, ou encore la série phénomène « Baron Noir » (2016-2020). Kad Merad passe facilement de postier muté à l’autre bout de la France à homme politique sans scrupules à avocat en pleine crise (« Enfin », de Claude Lelouch, sorti mercredi 13 novembre 2024). « Me voyez-vous comme un super-héros Bruce Willis ? Ou comme une idole de Brad Pitt ? », demandait-il dans une interview à « Paris Match » en 2008. « Non, plus sérieusement, je suis juste très humain. Un homme ordinaire qui ne se prend pas au sérieux. Et les gens m’aiment parce que j’ai quelque chose qui leur ressemble. » Portraits.

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Kad Merad en 2024 à Nice

SYSPEO/SIPA / © SYSPEO/SIPA

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Quel est le vrai nom de Kad Merad ?

Kad Merad est né en 1964, à Sidi Bel Abbès, en Algérie.d’un père d’origine algérienne, Mohamed Merad – qui a commencé à se faire appeler Rémi dès son arrivée en France -, et d’une mère française, Jeannine Béguin. « Nous n’avons jamais vraiment vécu là-bas, même si j’y suis né. Mes parents y ont vécu deux ans », expliquait-il dans une interview à « So Film » en 2018. « D’ailleurs, mon père dit toujours qu’il est français alors que moi je dis qu’il est algérien, c’est la guerre entre nous… (…) Il arrivé en France par l’intermédiaire de l’armée française. Quand il y avait la guerre d’Algérie, mon père avait entre-temps rencontré ma mère, berrichonne et coiffeuse. Alors après la guerre, ils ont voulu venir en Algérie pour créer un salon de coiffure, mais c’était trop tôt. Pour ma mère, c’était l’enfer… Je suis née pendant ces deux années-là. » Ses parents sont revenus en France, à Balbigny, dans la Loire, avant de s’installer à Ris-Orangis, dans l’Essonne, lorsque Kad Merad avait dix ans.

« Après, nous sommes retournés là-bas (en Algérie, ndlr) pour les vacances d’été : près de Tlemcen, dans un village appelé Ouled Mimoun, ou Lamoricière du temps de la présence française. Un petit village où mes grands-parents possédaient une ferme, et où nous passions trois semaines chaque été. (…) Ma grand-mère ne parlait pas français. Alors, nous avons communiqué à travers des regards, des sourires, des baisers… » a déclaré Kaddour Merad, vrai nom. « J’ai eu envie de changer de nom lorsque mon premier rôle était Ahled Ben Mabrouk dans la série « Tribunal » : ça ne me dérangeait pas de ne faire que des rôles arabes parce que je m’appelle Kaddour Merad, sauf qu’il n’y avait pas beaucoup de rôles maghrébins. à l’époque. Jouer à M. Everyman alors que vous vous appelez Mohamed n’a pas fonctionné. Tahar Rahim ou Sami Bouajila, ils ont réussi à s’en sortir mais ils ont gardé leur nom ! Moi, J’ai flippé et j’ai pensé à prendre le nom de ma mère, Béguin, et à m’appeler François Béguin.. » C’est à ses débuts à la radio qu’il a changé Kaddour pour Kad.

Quelles études Kad Merad a-t-il fait ?

Kad Merad n’a pas eu son baccalauréat. Il quitte le lycée en deuxième année, après avoir redoublé, et s’inscrit dans un BEP commerce. Après avoir obtenu son diplôme, il fait du porte-à-porte pour « vendre une encyclopédie qui coûte 3 000 francs ». Puis il travaille au Club Méditerranée avec le groupe Gigolo Brothers. Travail pour lequel il a été libéré du service militaire. « Pour moi, c’était soit ça, soit une année de tournée au Club Med avec mon orchestre, en tant que batteur », confiait-il, toujours à « So Film ». Et d’expliquer comment il avait réussi à être considéré comme inapte à l’armée : « Alors voilà mon ami, c’est ton meilleur rôle : je passais pour un malade, pour un fou, en restant prosterné dans la cour, sans parler à personne, pour que le gars pense que je ne convenais pas. C’est comme ça que j’ai été réformé P4, c’est terrible hein ? » Au Club Med, il tourne ses premières scènes.  » C’est une école merveilleuse… amusante (…). Je n’étais qu’un batteur mais comme j’avais ce truc avec la scène et au Club Med il y a des salles avec des coulisses, du maquillage, un régisseur… Ce n’est pas vraiment des tréteaux. »

Comment Kad Merad a-t-il rencontré Olivier Baroux ?

Fort de son expérience sur les scènes du Club Med, Kad Merad s’essaye dès son retour au théâtre. Alors, en 1991, il débarque sur la radio Oüi FM, en même temps qu’Olivier Baroux. Le premier assurait le créneau de 9h à 13h, après le second qui animait la matinale de 6h à 9h. Lorsqu’ils se transmettaient l’antenne, ils ne pouvaient s’empêcher de plaisanter et d’improviser. Résultat : la direction de la station leur propose d’animer ensemble un spectacle, « Rock’n’Roll Circus », à partir de 1992. Durant six saisons, ils enchaînent une série de sketchs. Et ils ont été remarqués par Jean-Luc Delarue. «J’ai vu ce que tu faisais. Je recherche deux comédiens pour un spectacle, aimeriez-vous en être un ? », a suggéré le producteur. Kad Merad et Olivier Baroux jouent d’abord dans « Les 30 dernières minutes » sur France 2, puis à partir de 1999 ils animent « La Grosse Emission » sur Comédie. De quoi leur permettre de se faire connaître. Deux, mais pas un duo.  » Nous sommes deux solos qui se sont bien trouvés », disaient-ils à l’unisson lors de « Paris Match » en 2023.

Kad Merad et Olivier Baroux en 2006 à l'Alpe d'Huez

Kad Merad et Olivier Baroux en 2006 à l’Alpe d’Huez

LYDIE/SIPA / © LYDIE/SIPA

Dans quels films Kad Merad a-t-il joué ?

C’est chacun de leur côté, sans jamais aller trop loin, qu’ils ont continué : Kad Merad – qui avait déjà fait quelques apparitions au cinéma – en tant qu’acteur, Olivier Baroux en tant que scénariste et réalisateur. De quoi leur permettre de se retrouver régulièrement sur des projets. « Ce n’est pas une nécessité, c’est une obligation », ont-ils assuré, toujours sur « Paris Match ». Et Kad Merad confie : « De toutes les personnes que j’ai rencontrées, c’est celui avec qui j’ai le plus envie de travailler. »

Au cinéma, Kad Merad s’est d’abord fait remarquer dans « Les choristes » (2004), de Christophe Barratier. Après s’être illustré dans plusieurs comédies – « Iznogoud » (2005), « Un billet pour l’espace » (2006) – il prouve qu’il n’est pas qu’un acteur comique avec le film « Je vais bien, ne t’inquiète pas » (2006). ), de Philippe Lioret. Film qui lui a permis de remporter le César du meilleur acteur dans un second rôle. Les propositions se sont alors multipliées. Et l’immense succès de « Bienvenue chez les Ch’tis » (2008), de Dany Boon, a fini par en faire un acteur de premier plan.

Kad Merad reçoit le César du meilleur acteur dans un second rôle pour

Kad Merad reçoit le César du meilleur acteur dans un second rôle pour « Je vais bien, ne t’inquiète pas » en 2007

LORENVU/SIPA / © LORENVU/SIPA

 » Je n’ai pas appris ce métier en me disant que je voulais être comédien, mais acteur. A A l’école, je jouais Scapin, oui, mais aussi Alceste ou Pyrrhus. Ensuite, j’ai commencé dans la comédie, avec Olivier Baroux, et je suis devenu populaire », résumait Kad Merad dans un entretien à « Paris Match » en 2017. Depuis, il est passé de la comédie au drame, du cinéma à la télévision, et c’est toujours un succès. Pour autant, il ne s’est pas reposé sur ses lauriers. Il a réussi à se renouveler. « Je pense que j’ai surtout eu de la chance. Des projets comme celui de « Baron Noir » (2016-2020) arrivaient à un moment où je commençais peut-être à me lasser. Lorsque mon agent m’a annoncé qu’on me proposait le rôle principal dans une série politique sur Canal+, j’ai été aussi surpris que tout le monde. J’ai passé des tests. Et du coup, comme après mon César, les gens sont devenus plus respectueux de mon travail. Je ne vais pas dire que je n’apprécie pas ça. Même si « Baron Noir » et « Bienvenue chez les Ch’tis » nécessitent la même envie et la même passion. »

Dany Boon et Kad Merad dans « Bienvenue chez les Ch'tis » (2008)

Dany Boon et Kad Merad dans « Bienvenue chez les Ch’tis » (2008)

Collection Moviestore / Rex Feat / © REX FEATURES/SIPA

Qui est le premier compagnon de Kad Merad ?

C’est à ses débuts au théâtre, au début des années 1990, que Kad Merad rencontre Emmanuelle Cosso. « Il m’a suffi de le voir lors d’une répétition de « Ruy Blas » de Victor Hugo, il jouait la scène où Don César vide un sac de pièces d’or. Et je suis tombé en panne… » confiait l’écrivain à « Paris Match » en 2008. Et l’acteur révélait : « J’ai glissé un mot doux dans sa poche : « Je pense à toi comme l’aveugle du jour. » C’est beau, n’est-ce pas ? Eh bien, je l’avoue, j’ai emprunté ce vers à Victor Hugo. J’ai volé la déclaration de Ruy Blas à la reine. La belle Emmanuelle, reine de cœur de Ruy Blas, ça fait ça, non ? » En tout cas, ça a marché.  » À l’époque, j’étais plutôt un célibataire fataliste. Le style de mec pour ne pas investir dans une relation. La femme de ma vie, pour moi, était un fantasme. Je n’imaginais pas que l’amour me tomberait sur le visage si tôt, si soudainement et si évidemment. » Kad Merad et Emmanuelle Cosso ont passé 20 ans ensemble, entre 1992 et 2012, et ils ont eu un fils, Kalil, né en 2004qui doit son prénom au poète libanais Khalil Gibran. « C’est Emmanuelle qui me l’a fait lire et nous nous sommes souvenus tous les deux, sans le savoir, du même passage : « Vous pouvez vous efforcer d’être comme vos enfants, mais n’essayez pas de les faire vous aimer. TOI ». « 

Kad Merad et Emmanuelle Cosso en 2008 à Paris

Kad Merad et Emmanuelle Cosso en 2008 à Paris

© BALTEL/SIPA

Kad Merad a-t-il des enfants avec Julia Vignali ?

Après sa séparation avec Emmanuelle Cosso, Kad Merad a rencontré Julia Vignali – qu’il avait repérée dans « Les Mères », qu’elle présentait à l’époque. Une rencontre qui aurait pu avoir lieu bien plus tôt. « En 2000, j’ai passé un casting pour devenir présentateur sur la chaîne Comédie. C’était l’époque où Kad et Olivier Baroux officiaient dans « La Grosse Émission ». Je n’ai pas été accepté. Échec total », expliquait-elle à « Télé 7 Jours » en 2019. Et d’ajouter : « Moralité : quand deux personnes doivent se rencontrer, elles finissent toujours par y arriver. » C’est finalement sur le tournage de « C à vous » qu’ils se sont vus pour la première fois en vrai.  » C’était le 17 février 2014. C’est la première fois que je fais de la télévision en direct. J’anime « C à vous » car à l’époque Anne-Sophie Lapix était en vacances. Je l’ai remplacé exceptionnellement. Ce jour-là, mes invités sont Alice Paul, Dany Boon et Kad Merad », a déclaré Julia Vignali sur le plateau de « Vivement Dimanche ». Et c’est à cette occasion que Kad Merad a tenté un rapprochement : « Je ne dirai pas après comment ça s’est passé », a-t-il déclaré. Depuis, ils ont formé une jolie famille recomposéeavec Kalil, le fils de Kad Merad, et Luigi, le fils de Julia Vignali, né de sa précédente relation. Ils se sont mariés en 2022, en Saône-et-Loire.

Julia Vignali et Kad Merad en 2024 à Paris

Julia Vignali et Kad Merad en 2024 à Paris

CYRIL PECQUENARD/SIPA / © CYRIL PECQUENARD/SIPA

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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