Dahbia Benkired sera jugée aux assises pour meurtre « accompagné ou précédé de viols, de tortures ou d’actes de barbarie »
Pas d’irresponsabilité pénale pour Dahbia Benkired : un juge d’instruction parisien a ordonné vendredi 15 novembre un procès pénal pour cette Algérienne née en 1998 accusée du meurtre « barbare » de Lola, 12 ans, fin 2022, à Paris, qui a suscité un émoi national.
Interrogé, le parquet de Paris a confirmé l’information obtenue par l’Agence France-Presse (AFP), auprès d’une source proche du dossier, selon laquelle Dahbia Benkired serait jugée pour « le meurtre d’un mineur âgé de 15 ans accompagné ou précédé de viols, de tortures ou d’actes barbares ainsi que pour les viols commis sur mineur avec tortures ou actes barbares »conformément à ses réquisitions. Dahbia Benkired risque la prison à vie.
Avocat de la famille de Lola, Me Clotilde Lepetit accueillie vendredi « une instruction qui montre le sérieux du travail qui a été consacré à cette affaire pénale hors du commun ». la mère de Lola, « Mmoi Daviet souhaitait que se tienne un débat juridique au plus haut niveau afin que soient jugés les terribles crimes commis contre sa fille. Nous l’aurons »a estimé l’avocat.
« Nous espérons que les débats nécessaires à la vérité judiciaire se dérouleront dans le calme, loin de l’agitation médiatique et des absurdités des réseaux sociaux »a réagi à l’AFP Msont Alexandre Silva et Lucile Bertier, avocats de Dahbia Benkired.
Vendredi 14 octobre 2022, Lola, qui n’était pas rentrée du collège dans l’après-midi, a été retrouvée sans vie dans une caisse en plastique, dans la cour intérieure de l’immeuble de la capitale, où elle habitait. Alors qu’il cherchait sa fille, son père, gardien de la résidence décédé depuis, avait vu Lola entrer dans le hall avec une inconnue sur les images de vidéosurveillance. Ce dernier a quitté le bâtiment vers 17 heures, traînant de lourds bagages, dont une malle en plastique.
La brigade anticriminalité avait interpellé samedi matin Dahbia Benkired, une jeune Algérienne née en 1998, entrée légalement en France en 2016 avec une carte de séjour étudiant, sous obligation de quitter le territoire français pendant deux mois. La non-exécution de cette mesure avait suscité des critiques virulentes de la droite et de l’extrême droite.
« Dangerosité »
Le gouvernement en retour fustigé « indécence » de ceci « reprise politique ». Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux étudiants, ont participé à une émouvante marche blanche en hommage à Lola.
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« C’est dans ces temps difficiles, d’une extrême violence, que le meilleur côtoie le pire »avait déclaré sa mère à la foule. « Le meilleur c’est toi, ici présent, c’est la solidarité, c’est la fraternité (…). Le pire, c’est l’utilisation de l’image de notre fille à des fins commerciales ou politiques. »elle a dénoncé.
Lors de sa garde à vue, Dahbia Benkired a déclaré avoir « imposé (à Lola) prendre une douche, avant de commettre contre elle des agressions sexuelles et d’autres violences qui ont entraîné la mort. Elle aurait caché le corps dans la caisse”rapportait, à l’époque, dans un communiqué, la procureure de Paris, Laure Beccuau. L’autopsie a révélé que Lola était morte par asphyxie. Son corps montrait « plusieurs autres lésions »surtout au niveau du cou, mais pas « blessure traumatisante de la sphère sexuelle ».
Selon la source proche du dossier, l’ordonnance définitive constate que Dahbia Benkired a tout fait pour cacher son crime. A l’issue de son réquisitoire, elle est incarcérée, notamment dans une unité pour malades difficiles.
Selon l’accusation, une première expertise psychiatrique a conclu que l’accusé ne souffrait pas de« aucun trouble psychologique ou neuropsychologique ayant aboli ou altéré son discernement »même si « sur le plan social (et pas sur le plan psychiatrique)sa dangerosité devait attirer toute l’attention”.
Selon le procureur de la République, deux autres médecins ont alors conclu que « l’existence d’un comportement manipulateur résultant d’une personnalité pathologique ou d’une stratégie, et non d’une pathologie psychiatrique majeure ».
Selon la source proche du dossier, un classement sans suite a été prononcé à l’égard de l’homme qui a transporté Dahbia Benkired avec la malle en plastique et l’a emmenée chez lui pendant un certain temps, même si, selon cette source, le juge a noté dans son ordonnance qu’il pensait trop peu au contenu du coffre.