Jean Le Cam, coup de foudre dans le Vendée Globe
Le doyen de la course, Jean Le Cam, a pris la tête du Vendée Globe en empruntant un itinéraire plus à l’est que ses concurrents. Cela ne devrait pas durer, mais l’histoire est belle.
Sacré Jean Le Cam. Doyen du Vendée Globe (65 ans), nouveau recordman du nombre de participations (6ème), le skipper de Tout commence dans le Finistère-Armor Lux ce samedi en tête du classement après six jours de mer.
Le Cam doit sa position de leader à un choix stratégique opéré ces derniers jours. Comme il avait pris un peu de retard sur la tête de la flotte (« J’ai empanné un peu trop tard dans le sud du Portugal, un peu trop près de Madère »), le Breton opte pour un itinéraire plus à l’est. A ce stade de la course, le classement privilégie les skippers ayant choisi cette option (ils ne sont que deux, Le Cam et Conrad Colman), car ils sont plus proches à vol d’oiseau du cap de Bonne-Espérance.
A moyen terme, les skippers faisant route vers l’ouest devraient reprendre le dessus, captant davantage de vent dans les prochains jours. Sa position de leader est donc menacée, mais Le Cam n’est pas mécontent de son pari. » Celui qui ne tente rien n’obtient rien. Dans la vie, il faut oser et croire en soi. Parfois le doute me hante mais le doute fait partie de la performance. Le bateau va bien, c’est la priorité »philosophe « le roi Jean », comme un vieux sage.
La Cam, fidèle à elle-même
Déjà étonnant quatrième lors de la précédente édition (son meilleur résultat après sa deuxième place en 2004-2005), Jean Le Cam continue de susciter l’admiration, et de rester un personnage à part. Alors que de plus en plus de skippers optent pour les bateaux à foils, ces appendices qui ont révolutionné la catégorie Imoca il y a quelques années, le triple vainqueur de la Solitaire du Figaro a préféré conserver un bateau classique et à l’ancienne.
» Nous voulions faire un bateau plus simple pour un meilleur contrôle car c’est important pour moi, notamment sur un tour du monde, il justifie. Je ne partirai pas sur un bateau que je ne contrôle pas totalement. Et honnêtement, je ne sais pas piloter un bateau à foil pendant 80 jours. Je pense aussi que notre projet est dans l’air du temps par rapport aux enjeux business. Chacun essaie de faire mieux avec ce qu’il a, d’où l’idée d’avoir un projet plus accessible. »
Jean Le Cam fait bien de rester fidèle à lui-même, ça lui réussit.