que disent les dernières études sur le virus H5N1 ?
Pourquoi le cas du jeune garçon positif au H5N1 au Canada, et actuellement en soins intensifs, inquiète-t-il les autorités sanitaires ?
Déjà, sa vie est actuellement entre parenthèses. Les équipes médicales tentent de comprendre comment et par quoi il a été contaminé. Des tests sont effectués sur les animaux qui l’entourent, et même sur les personnes qui l’entourent. Par mesure préventive, l’entourage du jeune homme a été placé sous médicaments antiviraux. L’enquête sera décisive et les conclusions pourraient modifier nos certitudes, à savoir que la contamination interhumaine n’est pas encore démontrée. D’où l’inquiétude des autorités sanitaires canadiennes.
Comment ce virus H5N1 s’est-il installé et qu’en est-il de son évolution ?
Elle provient des oiseaux sauvages, avant d’être transmise aux oiseaux domestiques, les canards par exemple. Actuellement dans les Landes, on recense deux foyers de grippe aviaire. On sait désormais qu’elle se transmet aux mammifères ; des phoques au Chili ont été contaminés en 2023, puis des vaches aux Etats-Unis. Des chats de ferme ont également été infectés après avoir bu du lait cru de vache. Et c’est un phénomène frappant : constater que le lait cru contient le virus. Bien évidemment, le lait pasteurisé ne présente aucun risque. Très récemment, le virus H5N1 a été découvert chez un porc aux États-Unis.
Mutations virales
En effet, ce virus H5N1 s’adapte et mute régulièrement. Quand pourrait-il être la cause d’une contagion entre humains ?
C’est une hypothèse. On peut remarquer que ce virus a une mutation dans une protéine PB2 qui s’adapte aux mammifères, le fait qu’un porc ait été contaminé n’est pas une bonne nouvelle, car on sait que le porc est l’intermédiaire entre les virus humains et les virus aviaires. On craint en effet que les porcs transmettent à l’homme un virus adapté ou muté, ce qui entraînerait une pandémie.
Les porcs ont-ils provoqué des épidémies humaines ?
En 2009, épidémie dite « mexicaine » de grippe A, provoquée par le sous-type H1N1 : quatre virus recombinants différents. Cette fois-ci on peut craindre une recombinaison du H5N1, via le porc, pourquoi pas. Les scientifiques réfléchissent actuellement à cette possibilité, mais rien n’a encore été prouvé.
Dans le cas où une pandémie de H5N1 deviendrait possible, quelles seraient les solutions ?
Les Etats-Unis sont en train d’analyser les eaux d’égout et de faire des tests PCR pour mesurer la présence éventuelle du virus, sachant que des traces ont été retrouvées dans les eaux d’égout d’Hawaï, mais impossible pour l’instant de savoir si ces traces de virus proviennent animaux, oiseaux ou hommes… Les Américains disposent d’un stock fédéral de vaccins contre le H5N1 et le laboratoire Moderna synthétise un vaccin à ARN contre le H5N1, en Europe, deux autres laboratoires travaillent également à fabriquer des vaccins. Nous sommes dans l’attente. Le risque que ce virus s’adapte à l’homme existe, il ne faut pas être alarmiste mais réaliste.