En CDD depuis 1982, l’ancienne animatrice Noëlle Bréham voit ses contrats requalifiés en CDI
Personne n’est censé ignorer la loi, pas même l’audiovisuel public : Noëlle Bréham, ancienne productrice et animatrice de l’émission Les petits bateauxsur France Inter, a ainsi obtenu une indemnisation des prud’hommes après son licenciement « brutal » en 2022, a indiqué son avocat, mardi 12 novembre 2024.
Celui qui a animé plusieurs émissions à la radio publique, dont Les petits bateaux depuis vingt-cinq ans, avait à l’époque « refusé un énième CDD » et demandé un CDI. Le groupe Radio France avait alors évoqué « une séparation » opérée « avec regret, après avoir constaté que Noëlle Bréham n’avait pas souhaité régulariser sa situation contractuelle deux mois après le début de la saison en cours ».
« Responsabilité fautive » de Radio France
Selon son avocat Yoann Sibille, « les prud’hommes de Paris viennent de donner raison à Noëlle Bréham en requalifiant tous les contrats à durée déterminée conclus depuis 1982 en contrats à durée indéterminée, en attribuant à tort la responsabilité de la rupture du contrat à l’employeur. de travail et en ordonnant une indemnisation substantielle.
« Les emplois occupés par le salarié étaient liés à l’activité durable de l’entreprise et ne constituaient pas des emplois temporaires », précise le jugement consulté par l’AFP. Le groupe public a donc été condamné à lui verser, entre autres, près de 70 000 euros d’indemnité de départ et 26 000 euros de dommages et intérêts pour licenciement « sans motif réel et sérieux ».
Une politique structurelle illégale
Me Sibille a souligné que « tout au long de sa carrière, Noëlle Bréham a souffert d’une précarité contractuelle précaire et financièrement préjudiciable : peur de ne pas être renouvelée en fin de saison, impossibilité de formuler la moindre critique sur ce fait, période estivale non payée », notamment .
Notre dossier « Prud’homme »
A ses yeux, et au-delà de ce cas individuel, cet arrêt « rassure de nombreux salariés de l’audiovisuel public qui remettent en cause une politique structurelle illégale de recours à des contrats précaires ». Selon Télérama, Radio France n’a pas encore indiqué si le groupe envisageait de faire appel.