Les « gilets jaunes » seront-ils de retour sur les ronds-points ce week-end, au moins « pour se retrouver » ?
Chaque année, depuis maintenant six ans, les autorités serrent les fesses quand arrive la date du 17 novembre. Car ce jour marque la naissance du mouvement des « gilets jaunes » et un retour des squatteurs de rond-point n’est jamais à exclure. D’autant qu’en cette période les publications en ce sens fleurissent à nouveau sur les réseaux sociaux. C’est exactement ce qui se passe actuellement.
« Vous en avez marre, il faut lutter contre la vie chère, alors voilà, depuis quelques jours il y a un appel sur les réseaux sociaux pour la reprise des ronds-points le samedi 16 novembre », raconte John. anar sur son compte TikTok dans une vidéo à près d’un million de vues. Et quand on recherche les « gilets jaunes », que ce soit sur ce réseau ou sur des listes de ronds-points sur lesquels des actions sont prévues circulent déjà sans qu’il soit possible de savoir qui en est à l’origine.
« Je n’ai pas de boule de cristal »
Faut-il pour autant espérer pour les uns, et craindre pour les autres, un nouveau mouvement d’ampleur des « gilets jaunes » ? A ce sujet, john.anar, qui a relayé l’appel du 16 novembre, n’a pas vraiment de réponse. « Nous sommes plusieurs à répondre à l’appel, mais le nombre réel est difficile à estimer », explique-t-il. Il admet en revanche ne pas avoir « de boule de cristal » pour prédire l’ampleur du mouvement de samedi, estimant également que « beaucoup de gens ont peur de la répression et du jugement ».
« Mais pourquoi parler d’un retour des Gilets jaunes alors qu’ils ne sont jamais partis », s’interroge Jérôme Rodrigues, l’une des figures les plus emblématiques du mouvement, contacté par 20 Minutes. Selon lui, en effet, « il y a des actions tous les samedis sur les ronds-points ». Or, pour Jérôme Rodrigues, « il n’y aura pas de grande soirée, pas de révolution » samedi. Cette date, « c’est un anniversaire, une occasion pour nous de nous retrouver », dit-il. Et s’il ne voit pas « à ce jour » les Gilets jaunes revenir à l’âpreté d’un combat quotidien, l’un des dirigeants historiques des « Gilets jaunes » estime néanmoins qu’« il y a une attente, une colère qui monte » sans le savoir. si « cela se concrétisera demain ».
Sur BFM, Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et Stratégies de l’IFOP, assure que « des ingrédients existent » mais qu’il manque encore un « déclencheur » qui fera « s’enflammer » ce mouvement social. Et ce fameux déclencheur pourrait venir de nos campagnes. En effet, sur les réseaux, les appels aux Gilets jaunes pour reprendre les ronds-points le 16 novembre tentent de s’accrocher à la colère grandissante des agriculteurs, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ayant déjà prévu « une reprise des actions à partir du 15 novembre ». « Mécontentement général, toutes catégories sociales confondues », Jérôme Rodrigues ne croit pas à l’hypothèse d’une convergence des luttes, « chacun manifeste encore pour son quartier ».