Scandale en marge de la COP 29 : le directeur général du sommet climatique surpris en train de promouvoir des accords sur les énergies fossiles
Elnur Soltanov, directeur général de la COP29 et vice-ministre de l’énergie de l’Azerbaïdjan, a été enregistré par l’ONG Global Witness lors d’une conversation qu’il croit avoir avec un investisseur basé à Hong Kong.
La COP29, prévue en Azerbaïdjan sous la houlette d’Elnur Soltanov, fait face à une intense polémique après les révélations de l’ONG Global Witness, relayées par le BBC. Elnur Soltanov, vice-ministre de l’énergie et membre du conseil d’administration de la compagnie pétrolière nationale SOCAR, aurait parlé avec un faux investisseur présenté comme un potentiel mécène de la COP29. Cet investisseur, en réalité membre de Global Witness, cherchait des facilités pour développer des affaires en Azerbaïdjan, en échange d’un soutien financier à la conférence.
Au cours de l’interview enregistrée, Soltanov a évoqué les nombreuses opportunités offertes par les gisements gaziers azerbaïdjanais, démontrant sa volonté de faciliter les échanges entre les équipes de l’investisseur et celles de SOCAR.
Un haut responsable de la conférence COP29 sur le changement climatique en Azerbaïdjan semble avoir utilisé son rôle pour organiser une réunion pour discuter d’éventuels accords sur les combustibles fossiles, peut rapporter la BBC.
Un enregistrement secret montre le directeur général de l’équipe azerbaïdjanaise de la COP29, Elnur Soltanov,… pic.twitter.com/uSQikllGBX– Rita Rosenfeld (@rheytah) 8 novembre 2024
Quelques semaines plus tard, le faux investisseur a effectivement reçu un email de la compagnie pétrolière, confirmant l’engagement initial. Cette affaire soulève des questions sur d’éventuels conflits d’intérêts, d’autant que Soltanov qualifie le gaz naturel d’« énergie de transition ».
« Trahison »
Ces propos sont en contradiction avec les recommandations du GIEC, qui reconnaît certes le rôle actuel des hydrocarbures mais considère que le développement de nouveaux gisements de pétrole et de gaz est incompatible avec l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. . Pour Christiana Figueres, ancienne secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et figure centrale de l’accord de Paris, ce comportement constitue une « trahison » des objectifs climatiques de la COP.
De leur côté, les Nations Unies ont rappelé les exigences de neutralité, d’impartialité et d’indépendance imposées aux responsables de la COP, sans toutefois commenter directement les révélations. Cette affaire, après les critiques déjà soulevées par la tenue de la COP28 à Dubaï, alimente les débats sur la capacité de ces événements à rester fidèles à leurs objectifs face aux intérêts des industries fossiles.