Plans sociaux : Michel Barnier veut « savoir » ce qu’Auchan et Michelin ont fait « avec l’argent public qu’on leur a donné »
Journée noire pour l’emploi en France. Le distributeur Auchan et l’équipementier automobile Michelin l’ont annoncé ce mardi plus de 3 600 suppressions d’emplois tous les deux. Auchan, après plusieurs années difficiles, prévoit de supprimer 2 389 postes en Francenotamment via la fermeture d’une dizaine de magasins. De son côté, Michelin annonce la fermeture prévue avant 2026 de deux sites industriels dans l’ouest du pays, à Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Bretagne), qui concerne 1 254 salariés.
En réponse, le Premier ministre Michel Barnier a dit qu’il voulaitsavoir« ce qu’ont fait Auchan et Michelin »l’argent public qui leur est donné« . « Je ne suis pas fier (…) d’une politique qui détruirait des emplois, à jamais »a ajouté le Premier ministre devant l’Assemblée nationale, lors de la séance des questions du gouvernement. « Je suis inquiet de savoir ce que nous avons fait dans ces groupes avec l’argent public que nous leur avons donné. Je veux savoir. Et donc nous allons poser des questions et nous verrons si cet argent a été bien dépensé ou mal utilisé pour tirer des leçons. il »il a développé.
Ces fermetures sont « éminemment inquiétantes »
Ces fermetures de sites sont «évidemment éminemment inquiétant », a également réagi le ministre de l’Économie Antoine Armanden déplacement dans le Pas-de-Calais. Concernant Auchan, l’Etat veillera à ce que «l’emploi reste au cœur de la stratégie« du groupe et d’ailleurs »que la priorité de cette transformation est bien l’emploi« , a déclaré le ministre.
Antoine Armand a également dit « regret« La décision de Michelin. »L’État fera preuve d’une vigilance extraordinairement forte« quant au reclassement de »tous les employés » affecté et sera « tout est possible pour aider à trouver un acheteur » pour l’un ou les deux sites, a promis le ministre. Le PDG de l’équipementier, Florent Menegaux, a justifié les fermetures par « l’effondrement de l’activité« et j’ai promis ça »Nous ne laisserons personne de côté. »
Le Premier ministre a souhaité que Michelin et Auchan puissent « en travaillant avec le tissu local, les élus locaux (…) les syndicats, le patronat local, les chambres de commerce » Pour « rassembler (…) tous les outils à notre disposition pour accompagner individuellement chaque collaborateur et accompagner ces territoires dans la possibilité de reconversion ».
« Un drame, un coup dur »
« Le groupe Mulliez (Auchan) détruit des emplois en France« , a également réagi Léon Deffontainesporte-parole du Parti communiste, sur franceinfo. La décision prise par Auchan est « un drame, un coup dur, fruit d’une mauvaise gestion du groupe« , a dénoncé Fabien Rousselsecrétaire national du PCF sur le réseau social
« C’est une angoisse pour toutes les familles« , dénoncé le Bleu de France le député François Ruffin.
« Ce sont des capitalistes voyous »lancé Gilles Bourdouleixmaire de Cholet, à propos de Michelin. Il accuse la direction du fabricant de pneumatiques d’avoir permis « pourrir » le site de Cholet.
« Abandonner nos entreprises à une concurrence chinoise intenable et à des coûts énergétiques exorbitants n’est pas une fatalité. La France et l’Europe ont tous les atouts, tous les talents : agir est encore possible pour faire de notre pays un paradis énergétique et arrêter cette hémorragie industrielle »a également réagi Jordan Bardellaprésident du Rassemblement National.
«C’est un signal inquiétant pour notre industrie»
Après la fermeture annoncée par Michelin de deux usines, dont une à Cholet, Denis Masséglia a estimé que cette annonce était « »un signal inquiétant pour notre industrie ». Le député du Maine-et-Loire, élu du Choletais notamment, reproche à l’entreprise de ne pas suffire « transparent » : « J’ai interviewé Michelin il y a un mois et demi en lui posant des questions sur d’éventuels transferts de production entre Cholet et l’Italie » ou même « Pologne »a-t-il expliqué sur franceinfo. Mais Denis Masséglia regrette de ne pas avoir « disposais d’informations suffisamment claires pour me laisser penser que la fermeture actuelle est uniquement liée à la baisse de la production. »
Il prétend ne pas avoir « J’ai été alerté mais connaissant bien le terrain, j’ai été inquiet quand j’ai vu la réduction des effectifs d’une part et d’autre part dans les échanges que j’ai eu avec les salariés »dit-il. « Aujourd’hui, c’est une vraie difficulté pour la région avec plus de 1 000 personnes qui seront impactées directement et indirectement au sein du site Michelin de Cholet. Denis Masséglia a renvoyé le dossier à la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, car il « essayer de comprendre si la fermeture du site de Cholet est une stratégie à long terme qui vise à réduire les coûts de production en transférant la production en Pologne ou en Italie »se demanda-t-il.