« Mon cœur battait » avant l’annonce « car ça donne du sens à beaucoup de choses », se félicite Kamel Daoud
L’écrivain Kamel Daoud a remporté lundi le Goncourt pour son roman « Houris ».
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« Mon cœur battait à tout rompre parce que cela donne un sens à beaucoup de choses. » accueille, mardi 5 novembre, sur France Inter l’écrivain Kamel Daoud, qui a remporté lundi le Goncourt, prestigieux prix littéraire, pour son roman Houris (éditions Gallimard).
Le romancier reconnaît que « la joie, quand elle est trop intense, se transforme en cliché »le pousser à « replongez-vous dans votre mémoire ». Il souhaite ainsi rendre hommage à ses parents, et notamment à sa mère « qui ne sait ni lire ni écrire, qui n’est jamais allé à l’école ». « Elle rêvait pour moi de réussite, de visibilité, de grandeur et elle m’a toujours mis dans la tête que j’étais exceptionnel et que tout le monde finirait par le savoir »dit-il. Le romancier franco-algérien insiste sur « les sacrifices » réalisé par ses parents dans son enfance. Il se souvient par exemple que « Son père (parfois) faisait semblant de ne pas finir son assiette pour (qu’il) puisse manger. »
L’écrivain explique qu’il a choisi d’écrire ses romans en français et non en arabe, car il « expérimenté le français comme langue intime ». « J’étais dans une famille qui ne le parlait pas, qui ne le lisait pas et le seul endroit où j’avais une île à moi, où je rencontrais des femmes nues, des tapis volants et des aventures, c’était la langue française », confie-t-il.
Kamel Daoud revient enfin sur l’interdiction de son livre en Algérie, la vente d’ouvrages relatifs à la guerre civile de 1992-2002 étant illégale. Malgré cette interdiction, son livre circule toujours, mais secret. l’écrivain plaisante également sur le fait qu’une telle interdiction représente le meilleur moyen de « circuler le plus rapidement possible » un livre. « Elle accède au statut de pomme biblique », il rit. Outre son propre livre, Kamel Daoud affirme que l’enjeu derrière ces interdictions est de savoir « quels livres seront sous les yeux des lecteurs » Algériens. « Peut-être par les miens, pas ceux de Gallimard, mais peut-être des livres qui produiront des lois interdisant aux femmes de parler à voix haute. »il prévient.