avec la légalisation du cannabis en Allemagne, les « clubs » de fumeurs s’organisent
La loi allemande autorise désormais les consommateurs à cultiver des plants de cannabis ou à s’en procurer en adhérant à des associations.
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Le lieu a déjà été trouvé : un terrain de 150 mètres carrés à la périphérie de Berlin, loin des regards indiscrets. C’est ici qu’Oliver Waack-Jürgensen cultivera ses plants de cannabis. En Allemagne, c’est le jour J pour la légalisation du cannabis. Promesse du gouvernement, cette loi autorise la possession de 25 grammes de cannabis séché dans les lieux publics et les consommateurs de cultiver trois plants de cannabis chez eux ou d’en obtenir 50 grammes chaque mois en respectant les règles. « clubs de cannabis ». Ces associations ouvriront officiellement leurs portes dans trois mois mais elles commencent à s’organiser, entre recherche de zones pour planter du cannabis et recrutement de membres.
Oliver Waack-Jürgensen, une soixantaine d’années, est le président d’un de ces « clubs », le High Ground à Berlin : « Depuis que la loi a été votée, je reçois chaque jour des demandes d’adhésion. Il y a tous les profils de 23 à 82 ans. Des chômeurs, des ingénieurs, des médecins, des enseignants, des retraités… Nous offrirons le gramme d’herbe entre trois et dix ». euros selon la variété et le mode de production. C’est deux fois moins cher qu’au marché noir. »
« Plus besoin de se cacher »
120 personnes ont déjà rejoint le club qui pourra accueillir un maximum de 500 adhérents. Parmi les nouveaux adhérents, ce Berlinois de 34 ans, consommateur régulier de cannabis et ayant milité pour la légalisation, ne cache pas sa satisfaction : « C’est un soulagement ! Plus de cachette. On peut désormais sortir, fumer un joint, déguster entre amis… Ça fera des économies et au moins je suis sûr de la qualité de ce que je consomme. »« , souligne-t-il.
Sécuriser la consommation est également l’objectif de la nouvelle loi, explique Steffen Geyer, président de l’Association des Cannabis Clubs : « Souvent sur le marché noir, le cannabis est contaminé par des diluants et des produits chimiques inconnus. Nous pourrons le réduire d’un tiers d’ici deux ou trois ans. »
« Chaque gramme qui pousse sur le balcon de la maison ou qui est cultivé dans les clubs de cannabis représente un gramme de moins qui sera vendu au marché noir. »
Steffen Geyersur franceinfo
Sina, l’infirmière en charge de la prévention au cannabis club de Berlin, se réjouit également de voir la part du marché noir diminuer. Elle s’étonne que la légalisation suscite autant de divisions : un Allemand sur deux y est opposé. « Parmi toutes les drogues légales (alcool, nicotine, herbe), c’est la plus inoffensiveelle défend.. Alors que chaque année, c’est l’Oktoberfest avec des services d’urgence surchargés, des agressions sexuelles et des explosions de violence… Parce que les gens ne peuvent pas se contrôler sous l’emprise de l’alcool ! Mais nous ne parviendrons pas à convaincre les gens qui s’opposent avec véhémence à la légalisation. »
Selon le ministère de la Santé, 9 % de la population adulte consomme régulièrement du cannabis, soit 4 millions et demi de personnes.