Assassinat de Samuel Paty : qui sont les huit accusés jugés à partir de lundi ?
Le 16 avril 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), a été décapité à quelques mètres du collège où il exerçait.
L’auteur de cet assassinat, Abdoullakh Anzorov, a été neutralisé par la police peu après les faits.
A partir de ce lundi 4 novembre et jusqu’au 20 décembre, huit majeurs seront jugés par la cour d’assises spéciale de Paris. TF1info détaille leurs profils.
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Le procès de l’assassinat de Samuel Paty
Le 16 octobre 2020, alors que se déroulait le procès des sanglants attentats perpétrés à Charlie Hebdoà Hyper Cacher et à Montrouge a eu lieu au tribunal de Paris et une nouvelle attaque au hélicoptère venait d’être perpétrée devant les anciens locaux du journal satirique, un professeur d’histoire-géographie a été décapité à quelques mètres du collège du Bois d’Aulne où il travaillait, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
L’auteur des faits est Abdoullakh Anzorov, un jeune Russe tchétchène âgé de 18 ans, qui accusait l’enseignant d’avoir « montré au prophète Mahomet » nue devant des élèves de 4e dix jours plus tôt, en l’occurrence une caricature de Charlie Hebdo dans le cadre d’un cours sur la liberté de la presse intitulé « Situation dilemme : être ou ne pas être Charlie ». Cet homme bénéficiant du statut de réfugié et résidant à Évreux (Eure) avait entendu parler de ce cours par l’intermédiaire de Brahim Chnina, parent d’élève qui avait stigmatisé et désigné l’enseignante comme cible dans des vidéos sur Internet après que sa fille ait alerté, alors qu’elle avait n’a pas suivi le cours en question.
A partir de ce lundi et jusqu’au 20 décembre, ce père et sept autres personnes comparaîtront devant le tribunal correctionnel spécial de Paris pour avoir participé directement ou indirectement à cette agression. Deux amis du terroriste sont jugés pour complicité d’assassinat terroriste et risquent la réclusion à perpétuité : Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov. Six autres comparaissent pour association de malfaiteurs terroriste, et risquent trente ans de réclusion criminelle. TF1info revient sur le profil de ces accusés âgés de 22 à 65 ans.
Le père de l’écolière et le militant islamiste
Brahim Chnina un Marocain de 52 ans, est le père de Z., la collégienne à l’origine de la polémique sur le cursus de Samuel Paty. Co-fondateur d’Aide-Moi, une association aidant les personnes à mobilité réduite à partir en pèlerinage à La Mecque, il est accusé d’avoir lancé avec Abdelhakim Sefrioui, Militant franco-marocain et islamiste de 65 ans, fondateur du collectif pro-Hamas Cheikh Yassine, a dissous en octobre 2020 une vaste campagne de cyberharcèlement contre le professeur.
Ainsi, les 7 et 8 octobre, les deux hommes ont réalisé et diffusé des vidéos sur les réseaux sociaux attirant l’attention sur la « voyou »des vidéos dans lesquelles apparaissaient des informations fausses ou erronées destinées à susciter un sentiment de haine envers Samuel Paty. Les deux hommes ont également largement publié le nom de l’enseignant ainsi que l’adresse du collège.
Brahim Chnina a également eu, entre le 7 et le 9 octobre, neuf contacts téléphoniques avec le terroriste Abdoullakh Anzorov. Le sexagénaire, détenu depuis le 21 octobre 2020, ne reconnaît aucune responsabilité pour les faits qui lui sont reprochés. Idem pour Abdelhakim Sefrioui, désormais détenu, qui a toujours affirmé ne pas vouloir « uniquement des sanctions administratives » contre Samuel Paty.
Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, les amis de l’agresseur
A leurs côtés dans le box ce lundi, Azim Epsirkhanov Et Naïm Boudaoudamis de l’agresseur. Ils sont soupçonnés d’avoir eu une connaissance précise du projet terroriste. Ces deux habitants d’Évreux (Eure) avaient accompagné Abdoullakh Anzorov pour acheter des armes (un couteau, un pistolet Airsoft et des billes d’acier), et Naïm Boudaoud l’avait également transporté au collège de Conflans-Sainte-Honorine le jour de l’attaque.
Le Français de 22 ans, Naïm Boudaoud est décrit comme « vulnérable » Et « influençable ». Il n’a pas présenté, selon l’accusation, « aucun signe visible de radicalisation violente » en 2020.
Azim Epsirkhanov, un Russe d’origine tchétchène de 23 ans arrivé en France en décembre 2010, a rencontré Abdoullakh Anzorov au collège en 2013. Il a reconnu avoir reçu du terroriste la somme de 800 euros pour lui procurer une arme. a tiré en urgence, sans toutefois atteindre ses objectifs.
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Quatre autres prévenus proactifs sur les réseaux sociaux
Les quatre autres accusés sont notamment poursuivis pour avoir participé à un accord établi en vue de la préparation d’un acte de terrorisme, en connaissance du contexte idéologique criminel, issu de la diffusion de caricatures religieuses et pour avoir conforté Abdoullakh Anzorov dans son projet. avant la commission des faits.
Parmi eux, une femme, Priscilla MangelNîmois de 36 ans, sous contrôle judiciaire depuis le 25 juin 2021, converti à l’islam à l’adolescence et marié à un homme connu pour son appartenance à la mouvance islamiste radicale. Elle était en contact sur Twitter avec le tueur quelques jours avant l’attaque. Elle a notamment présenté le cours de Samuel Paty à Abdoullakh Anzorov comme une illustration d’une guerre prétendument menée par les institutions républicaines contre les musulmans. Elle a également retweeté le 1er septembre 2020, après la publication de caricatures dans Charlie Hebdo du prophète Mohamed, ces quelques mots : « Apparemment, Charlie Hebdo en veut plus. »
Yusuf Cinarun Turc de 22 ans, en détention depuis octobre 2020, possédait un groupe Snapchat appelé « Zbrr » avec Abdoullakh Anzorov sur lequel apparaissait de la propagande djihadiste. Après l’attentat, il a publié le message de protestation d’Anzorov et des photographies du corps de Samuel Paty puis des vidéos en hommage à l’agresseur. Déscolarisé à 14 ans et alcoolique, il vivait principalement du trafic de drogue.
Ismaïl Gamaevun Russe de 22 ans d’origine tchétchène, entré illégalement en France en 2013, disposait du statut de réfugié et d’une carte de résident valable jusqu’en août 2020. Il a publié des smileys souriants après la diffusion, sur son groupe Snapchat « Étudiants en médecine », du tête décapitée de l’enseignant. Avec Abdoullakh Anzorov et Louqmane Ingar, il avait échangé à plusieurs reprises des messages à contenu djihadiste sur ce groupe. Il est sous contrôle judiciaire après deux ans de détention provisoire.
Louqmane Ingar22 ans, est accusé d’avoir administré et « activement participé » dans le même groupe Snapchat qu’Ismaïl Gamaev. Il envisageait, selon l’accusation, de quitter la France pour se rendre en Afghanistan ou en Syrie. « dans les rangs d’une organisation terroriste ». Après un an en détention provisoire, il a été placé sous contrôle judiciaire le 10 novembre 2021.